VIDÉO. Montagne : quelles solutions concrètes mises en œuvre chez nos voisins de l’arc alpin pour protéger l’environnement

Quelles sont les solutions concrètes mises en œuvre chez nos voisins de l’arc alpin pour protéger l’environnement. Sur les hauteurs du Pilat, Laurent Guillaume est allé à la rencontre de Valérie Paumier fondatrice de l'association Résilience Montagne.

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C'est sur les pentes du Parc Naturel Régional du Pilat dans la Loire, qui symbolise la fragilité des milieux montagnards encerclés par les grandes aires urbaines, que nous avons donné rendez-vous à Valérie Paumier. Elle n'est pas une scientifique, mais consacre son énergie et ses talents de conférencière à faire avancer la réflexion sur les modèles alternatifs de développement de la montagne pour demain, et les dangers de ce qu'elle considère comme "une fuite en avant" ou un aveuglement face aux changements qui, selon elle, affecteront l'économie montagnarde dans un avenir proche.

Constater les problèmes ne suffit plus, il est temps de passer aux solutions

Valérie Paumier, fondatrice de l’association Résilience Montagne.

L'association est engagée dans la protection de la montagne. Cette quinquagénaire revient pourtant de loin. Longtemps, elle a travaillé dans le business du tourisme, pour de grandes entreprises de loisirs, en relation avec les lieux de pouvoir, dans les ministères. Un beau jour, elle a décidé de changer de cap, et s'est consacrée à la défense de l'environnement. Elle en plaisante elle-même se qualifiant de "repentie".

Pour autant, Valérie Paumier assume son passé. Son ancien job et ses passions, comme le ski, qui lui a donné, comme à beaucoup, un métier - elle était monitrice - et le goût de la montagne. Ayant vécu ces années-là, elle comprend peut-être mieux que d'autres à quel point la vie dans les massifs a été bouleversée par l'avènement du tourisme, sortant bon nombre de familles d'une existence précaire en quelques décennies seulement.

Un miracle qui lui paraissait définitif mais qui, au fil des ans, de l'augmentation des coûts de l'énergie, de la raréfaction de la neige à basse altitude, de la diminution des réserves en eau et du réchauffement climatique, lui apparaît désormais comme un mirage éphémère. Elle comprend aussi la difficulté que l'on peut avoir à imaginer autre chose, à une époque où le système tient encore. Mais plus pour longtemps : elle en est persuadée. La discussion est ouverte, Valérie a choisi le dialogue plutôt que l'opposition ou la culpabilisation. 

La démarche de Valérie Paumier se veut avant tout pédagogique. Informer sur les risques de dérive lorsque le seul souci de rentabilité à court terme préside aux prises de décisions dans les futurs aménagements de la montagne, sans avoir une vision claire de ce que sera l'avenir. Cette prise de conscience, elle l'estime  nécessaire pour imaginer un autre modèle qui pourra, à terme, remplacer celui sur lequel s'est construite l'économie de la montagne pendant les 30 glorieuses.

Je peux comprendre que l'on cherche à entretenir l'existant, lorsqu'il est viable et qu'il ne s'agit pas de mettre sous perfusion des stations qui n'ont plus les moyens de leur autonomie. Mais cela ne doit pas nous empêcher de réfléchir à un autre modèle, adapté aux conditions climatiques vers lesquelles nous allons, plus durable, plus respectueux de la montagne, moins dépendant des transports, de l'énergie et de la neige.

Une équation qu'elle sait difficile à résoudre, tant la montagne d'aujourd'hui vit - et vit encore très bien - du tourisme d'hiver.

Des exemples de solutions chez nos voisins de l'arc alpin en matière de protection de l'environnement

Dans ce numéro hors-série de Chroniques d'en Haut, nous sommes allés chez nos voisins de l'arc alpin pour voir quelles solutions ont été testées pour améliorer les choses. Pour la plupart : des solutions simples, qui font appel à un certain bon sens, ou qui remettent au goût du jour le savoir-faire des anciens. Comme les constructions en pisé dans les Alpes autrichiennes, la lutte contre les espèces végétales envahissantes avec les chèvres plutôt qu'avec la tronçonneuse en Suisse, ou encore la phytoépuration dans des refuges de montagne en Italie. Des petites briques apportées au moulin des comportements plus respectueux de la montagne.

"Il y a tant à faire et le temps presse, mais chaque initiative qui va dans le bon sens est bonne à prendre". Pour Valérie Paumier, "accélérer la réflexion sur la montagne de demain, c'est aussi assurer un avenir aux populations qui y vivent". Et quand on lui demande si ces solutions testées sur des territoires bien spécifiques ne lui semblent pas dérisoires au regard de son constat assez pessimiste sur les usages actuels de la montagne, elle répond que "l'échelon local est l'un des mieux adaptés pour faire bouger les choses. De nombreux territoires ont pris leur avenir en main, et ça marche".

En fait, si chacun met sa pierre à l'édifice, c'est toute la société qui un jour évoluera. C'est la fameuse histoire du colibri, chère à Pierre Rabbi, qui raconte les efforts d'un minuscule oiseau tentant de participer à l'extinction d'un feu de forêt avec sa petite goutte d'eau. Même s'il sait qu'il ne peut rien faire seul, au moins, il inspire les autres.

Valérie se retourne face au panorama exceptionnel qu'offre le sommet du Pilat. "Lorsqu'on voit ces paysages, on se souvient des contes de notre enfance, de ce paradis peuplé d'animaux, de ces forêts, de ces cascades. Serons-nous assez stupides pour détruire cela ?"

Revoir l'émission

>> Chroniques d'en haut, émission spéciale "Préserve ta montagne", dimanche 22 octobre à 12H50 dans "Chroniques d'en Haut" sur France 3 Auvergne-Rhône-Alpes

À revoir en REPLAY dans cet article et sur france.tv

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