La campagne des restos du cœur vient de débuter dans un contexte économique morose. De plus en plus de bénéficiaires, de plus en plus de "donneurs" eux-aussi en difficultés. Malgré tout, la solidarité semble jouer à plein. Exemple, à Feurs, dans la Loire.
Aux portes de ce supermarché de Feurs, dans la Loire, ce samedi 5 novembre 2022, les clients viennent faire leurs courses. A l'entrée du magasin, des bénévoles des "restos du cœur" sont là pour rappeler le message : "on n'a plus le droit ni d'avoir faim, ni d'avoir soif, dépassé le chacun pour soi, quand je pense à toi, je pense à moi" (Coluche).
"En période de crise, on se sert les coudes"
La question du pouvoir d'achat des ménages est au centre des préoccupations. Est-ce que les français auront assez d'argent pour se payer à manger, auront-ils assez pour donner aux autres ? Sur place, les réactions sont unanimes. Maxime trouve "normal de donner". Malgré les difficultés économiques, il a remplit son chariot et a mis de côté quelques conserves pour les déposer à l'entrée du supermarché où l'attendent les bénévoles de l'association.
Je suis surpris , on est en pleine période de marasme et pourtant ils sont là ! Ce sont même les plus démunis qui sont les plus généreux, c'est touchant ! Je reste optimiste sur la capacité humaine à faire preuve de partage
Bernard, bénévole aux "Restos du cœur" dans la Loire
L'association craignait une baisse des dons suite à la crise qui frappe. Dans la Loire, plus de 500 bénévoles sont présents, il en faudrait quarante de plus. Mais "la crise du COVID est passée par là, et elle a fait des dégâts". Pour Antoine, le Président départemental de la Loire, en cette période d'incertitudes économiques, le nombre de bénéficiaires (ou plutôt des "accueillis") risque d'augmenter de 28% cette année. Notamment à cause de la hausse des coûts de l'énergie. L'association prend désormais en compte les facture énergétiques des ménages pour calculer le niveau d'aide.
Le département compte près de 10 000 "personnes accueillies", elles sont de plus en plus nombreuses. Des familles ukrainiennes, des femmes isolées, des retraités. Des personnes que l'on ne voyait pas forcément avant.
Antoine Geraci, Président de l'association "les restos du cœur" Loire
Pour faire face à la demande qui ne cesse d'augmenter et à des "donneurs" de plus en plus précaires, tous espère un regain de générosité. Ce samedi de sortie pour faire les course dans ce supermarché de Feurs, nombreux sont ceux qui laissent quelques boîtes ou des denrées afin d'aider les autres.
J'ai une fille qui est étudiante, je sais ce que cela coûte, si jeux aider, je le fait, dans la mesure de mes moyens
Carole, à la sortie du supermarché
Et puis, il y a Sylvie, une dame, philosophe, qui n'a pas hésité, en remettant son don, elle explique : "ça peut arriver à tout le monde, avec tout ce qu'il se passe en ce moment, si je peux aider, je le fait".
La campagne des "restos" se poursuivra jusqu'a 22 novembre prochain dans la plupart des supermarchés partout en France.
