L'accueil des déplacés ukrainiens dans la Loire s'organise. Les services de la préfecture ont à ce jour identifié 441 personnes. Comment s'organise le premier accueil administratif dans le département ? Deux centres viennent d'être ouverts.
Dans le département de la Loire, deux centres d'accueil administratif ont été ouverts jeudi 24 mars 2022, destinés aux réfugiés ukrainiens. Le premier se trouve devant la gare de Saint-Etienne Châteaucreux. L'autre centre se trouve dans les locaux de la sous-préfecture à Roanne.
Objectif de ces deux sites : permettre à ces réfugiés de déposer leurs dossiers auprès de la préfecture. "C'est un guichet de premier accueil, sur deux lieux dans la Loire", souligne Stéphane Pfister, l'un des responsables de l'association "Entraide Pierre Valdo". Dans la Loire, c'est cet opérateur associatif qui a été désigné par les pouvoirs publics. Il est également actif en Isère, en Haute-Loire et dans le Vaucluse.
Concernant l'accueil téléphonique, c'est une standardiste russophone qui les oriente. Pour les aider dans les démarches, deux juristes russophones les reçoivent dans ce centre sur rendez-vous.
Une cellule de crise "Ukraine" a été mise en place dans la Loire par les services de l'Etat, avec un numéro unique et dédié. Il a été ouvert pour les Ukrainiens et les familles recevant ces déplacés. A ce jour, dans la Loire, 441 réfugiés en provenance d'Ukraine ont été identifiés, dont 180 ménages. Contactés la préfecture indique ce vendredi 25 mars qu'une centaine de statuts de protection temporaire ont été accordés dans le département de la Loire à ce jour.
Ce sont 315 places d'hébergement d'urgence dans des logements sociaux ou dans des résidences étudiantes qui ont été débloquées. Par ailleurs, 2400 places d'hébergements ont été identifiées, auprès de particuliers.
Un dernier chiffre conséquent mais la préfecture temporise. "On préfère prioriser les hébergements d'urgence étatique", souligne-t-on à la préfecture.
Car la prise en charge de ces réfugiés est un engagement. Un élan de générosité et de solidarité pas toujours facile à tenir sur la durée, et la cohabitation peut se révéler plus compliquée que prévue. Certains en ont fait l'amère expérience, comme le relate le Progrès. Des foyers roannais, qui avaient choisi d'accueillir de manière autonome des réfugiés ukrainiens, ont fait machine arrière. Une dizaine de familles ukrainiennes se seraient présentées alors en mairie de Roanne pour être prises en charge. Contactée, la municipalité de Roanne n'a pas donné suite à nos sollicitations.
Roannais, l'agglomération s'investit
Dès le 2 mars, l'agglomération de Roanne a voulu faire preuve de solidarité à l'égard des réfugiés ukrainiens. Les maires des 85 communes du nord du département de la Loire s'étaient réunis pour envisager une action commune.
Deux jours plus tard, le 4 mars, le site web roannais-ukraine.fr a été mis en ligne pour recueillir les propositions d’aide de la part de particuliers, en termes d'accueil, de dons ou de service de traduction.
Un recensement des logements disponibles pour l’accueil de familles ukrainiennes a été engagé. Les bailleurs sociaux ont été contactés et proposaient début mars environ 70 logements. Les agences immobilières devaient également être sollicitées pour recenser des logements de propriétaires privés disponibles et les proposer sur la base de volontariat.