En 10 ans, le recyclage des déchets plastiques a augmenté de 79%. Une jeune entreprise stéphanoise a inventé Plas'tri, un petit scanner qui permet aux centres de tri de mieux les identifier, pour leur redonner de la valeur.
60 millions de tonnes de déchets plastiques sont produites en Europe en un an. Sur la moitié collectée et acheminée vers un centre de tri (27 millions de tonnes), seulement un tiers (soit 8,4 millions), sera recyclé.
Trop peu, selon Clara Spetebroodt, 24 ans, issue de l'école d'ingénieur en optique, sur le campus de la Cité du design, à Saint-Etienne. Il y a deux ans, elle a imaginé Plas'tri, un appareil permettant de mieux identifier ces déchets plastiques. Le premier prototype est arrivé en 2019. "Au départ, on avait un instrument qui savait reconnaître les plastiques en laboratoire. Il était devenu nécessaire que ce dispositif soit portable, pour pouvoir être utilisé en centre de tri" explique Clara.
Ce premier prototype (rouge) a d'abord été testé en 2020 sur un centre de tri à Montbrison. Quelques mois plus tard, l'équipe s'étoffe d'un développeur. La scanette a évolué et doit maintenant être testée à nouveau durant une période plus longue. Les inventeurs recherchent d'ailleurs deux sites candidats pour les essayer dans la Métropole de Saint-Etienne.
En un clic, le nom du plastique
L’identification des plastiques est réalisée "par spectroscopie proche infrarouge, technique la plus fiable à ce jour" est-il expliqué. En pressant la gâchette, un signal lumineux est envoyé contre le déchet. Chaque type de plastique va filtrer différemment ce signal, ce qui va permettre sa juste identification. Une fois ce signal analysé, le nom du plastique s’affiche clairement sur l’écran de la scanette. Résultat : en un clic, le nom du plastique scanné s’affiche à l’écran. Facilement reconnu, chaque déchet peut ensuite être redirigé et vendu à sa juste valeur, au centre de recyclage adéquat.
Idéale pour les centres de tri modestes
Un outil idéal pour les techniciens du tri : la scanette peut être utilisée en mobilité. Une fois rechargée via un câble USB, elle dispose de huit heures d’autonomie environ. Elle permet, du coup, d'améliorer les conditions de travail du personnel en évitant la reconnaissance par pliage, toucher et combustion de chaque déchet. Une solution idéale pour les déchetteries modestes ou peu automatisées, avec des volumes limités. Mais cette technologie pourra également, à plus long terme, être intégrée dans des portiques ou sur un robot, afin d'équiper des centres de tri plus conséquents.
Si la scanette rencontre le succès, ses concepteurs devront encore, à l'avenir trouver un prestataire français pour la fabriquer en grand nombre. En attendant la concrétisation de toutes ces idées, la jeune start-up était la seule de la Loire à participer, en janvier 2021, pour la première fois, au Consumer Electronics Show (CES), le plus grand des salons de l'innovation et de la high-tech de Las Vegas, qui se déroulait cette année entièrement en digital.