Depuis le début de l'affaire de la sextape, le maire de Saint-Etienne Gaël Perdriau a toujours dit qu'il ne démissionnerait pas, même en cas de mise en examen. Celle-ci est intervenue jeudi 6 avril, accompagnée d'appels à la démission, accentuant la pression sur l'édile stéphanois.
Malgré la présomption d'innocence, les appels à la démission se multiplient chez les opposants de Gaël Perdriau. Mis en examen pour "chantage" ce jeudi 6 avril 2023, le maire de Saint-Etienne a toujours clamé son innocence. Et précisé par la même occasion qu'il ne démissionnerait pas, même si mis en examen. Pourtant, une mise en examen indique que des éléments de l'instruction permettent d'ouvrir une enquête. Le maire sera donc occupé ces prochains mois à prouver cette innocence. Dès lors, de nombreux appels pour le destituer sont lancés. Plusieurs procédures sont envisagées.
Appel à un conseil municipal extraordinaire
Pour l'adjoint au maire de Saint-Etienne, Lionel Boucher, "la justice a franchi une étape décisive". Il précise que ces mises en examen "prouvent bien qu'il existe des faits réels et sérieux". Lionel Boucher demande donc au premier adjoint Jean-Pierre Berger "de mobiliser les outils juridiques nécessaires à la disposition du service assemblée de la ville afin que soit, dans les plus brefs délais, réuni un conseil municipal extraordinaire afin de sortir de cette crise".
Révocation par la Première ministre
Le conseiller départemental de la Loire, Régis Juanico du mouvement Génération.s, indique que cette "mise en examen signifie qu’il existe des indices graves et concordants de nature à rendre vraisemblable sa participation à l’infraction visée". Pour cet élu, le maire de Saint-Etienne est "empêché de se rendre sur le terrain" et devra se consacrer à une "défense qui s’annonce longue, ardue et chronophage".
Si Gaël Perdriau refuse de démissionner, Régis Juanico estime que "la Première ministre Elisabeth Borne doit procéder à sa révocation dès le prochain conseil des ministres". Une proposition que soutient également le secrétaire du parti socialiste Olivier Faure.
Pousser le maire à la démission
Du côté du groupe d'opposition Saint-Etienne Demain, Pierrick Courbon compte sur le groupe de Gaël Perdriau pour le convaincre de démissionner. "Une étape supplémentaire majeure vient donc d’être franchie dans ce feuilleton médiatico-judiciaire" précise-t-il sur les réseaux sociaux, en rappelant que "le juge d’instruction ne peut mettre en examen que les personnes à l’encontre desquelles il existe des indices graves ou concordants".
Pour le groupe Le temps de l'écologie, "Gaël Perdriau devrait s'appliquer à lui-même ce qu'il préconisait pour François Fillon en 2017: il devrait se retirer".
D'autres appels à la démission ont déjà été lancés il y a quelques mois contre Gaël Perdriau, au début de cette affaire de chantage à la vidéo intime. Maire depuis 2014, l'édile de 50 ans s'accroche toujours à son siège. A la sortie du tribunal, son avocat Me Ingrain a précisé que Gaël Perdriau est "astreint à un contrôle judiciaire, mais un contrôle judiciaire qui a été décidé de telle manière par les magistrats que M. Perdriau peut poursuivre son activité de maire. C'est-à-dire qu'il peut se rendre à la mairie et qu'il peut travailler avec ses collaborateurs comme il en a l'habitude".