La perte se calcule en millions : ville, département, communauté d'agglomération, les collectivités pourraient se retrouver privées d'une partie des dotations de l'État. Face à ce manque, où trouver les économies, sans diminuer le service public, sans augmenter les impôts ou sans réduire les commandes publiques ?
Dans la Loire, les collectivités risquent de devoir se serrer la ceinture. Un million d'euros pourrait être amputé dans les dotations de l'État à la communauté d'agglomérations Loire Forez. Une baisse de dotation due au plan de réduction des dépenses publiques présenté par le gouvernement de Michel Barnier, jeudi 10 octobre. 450 collectivités sont concernées par des prélèvements
"C'est tellement absurde"
Une douche froide pour Christophe Bazile, président (Diverses Droites) de Loire Forez et maire de Montbrison à quelques semaines d'établir le budget pour 2025." C'est tellement absurde, on ne va pas réduire le déficit de la France comme ça ", souffle-t-il. Pour l'élu, les conséquences de cette diminution des dotations de l'État pourraient être multiples : diminution du service publique, diminution de l'investissement (donc des commandes publiques aux entreprises) ou augmentation des impôts.
"Il y a quelque chose de très épidermique : 1 million 100 pour Loire Forez Agglomération, 110 000 habitants et 4 millions et demi pour la Métropole du Grand Paris, avec plusieurs millions d'habitants, le signal envoyé à l'économie rurale, il est clair, mais pas dans le bon sens", s'exaspère l'élu, qui espère que cette baisse des dotations ne sera pas validée.
16 millions d'euros en moins pour le département
L'agglomération montbrisonnaise ne serait pas la seule touchée par cette réduction des dotations de l'État. Dans la Loire, les villes de Saint-Chamond et de Saint-Etienne devraient aussi voir baisser le montant de leurs recettes : 0,99 million d'euros pour la première et 5,2 millions d'euros pour la deuxième. De son côté, Roannais Agglomération devrait perdre 1,3 million d'euros et Saint-Etienne Métropole, plus de 5 millions.
🔴 Intercommunalités de France révèle les montants estimés des ponctions sur les collectivités
— Intercommunalités de France (@IntercoDeFrance) October 10, 2024
👉 Les élus de l’association dénoncent une attaque sans précédent de l’État contre les budgets locaux.
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Le record reviendrait au Département. Selon les informations de l'association Intercommunalités de France, il va devoir se passer de 16 millions d'euros. C'est plus que les départements voisins du Rhône et de l'Ain.
" Des économies, des économies, partout "
Une baisse des dotations qui demande des économies et va donc impacter les commandes publiques. " Il y a des réflexions sur l'aéroport, sur Chalmazel, on va regarder tout ça, avec le contrôleur général, avec l'ensemble des sapeurs-pompiers, on envisage des économies, des économies, partout ", annonce Georges Ziegler, Président (Les Républicains) du département de la Loire.
Un coup dur pour le département qui avait déjà engagé des économies pour maintenir le budget départemental dans le vert. Si l'élu annonce ne pas vouloir toucher à la solidarité (RSA, personnes en situation de handicap, aide aux mairies), il ne souhaite pas entrer dans le détail des endroits où les économies pourraient être faites. " On a un budget extrêmement contraint, avec des charges qui augmentent et des recettes qui diminuent, rappelle Georges Ziegler. Il n'y a pas de tabou sur les économies, mais il y a des choix à faire dangereux. On va demander à chacun de réduire, il n'y a pas de petites économies."
Pour absorber une potentielle baisse des dotations de l'État, les collectivités vont essayer de lisser dans le temps les économies et les projets. Les élus rencontrés affirment ne pas vouloir augmenter les impôts locaux. En attendant, tous ont envoyé des courriers à Paris pour tenter d'obtenir une éclaircie budgétaire.