Le père Régis Peyrard comparaît pour agression sexuelle sur mineur, mardi, devant le tribunal correctionnel de St Etienne. Enregistré à son insu par l'une de ses victimes il y a cinq ans, il se disait toujours habité à l'époque par la tentation de repasser à l'acte. Voici l'entretien.
Le père Régis Peyrard comparaîtra mardi pour agression sexuelle sur mineur devant le tribunal correctionnel de St Etienne. L'ancien aumônier, qui a longtemps échappé aux poursuites, va devoir s'expliquer sur ses agissements.
Le diocèse de St Etienne a annonçé qu'il sera représenté mais sans préciser encore par qui. L'évêché explique simplement qu'il se rendra à "ce procès qui n'est pas celui de l'Eglise et de l'institution, mais celui d'un homme." De fait, le père Peyrard a perdu depuis son statut de prêtre et il est revenu à l'état laïc.
Il y cinq ans, le père Peyrard a croisé l'une des ses victimes à la résidence des Petites soeurs des pauvres à St Etienne. Celle -ci l' enregistre à son insu. Nous nous sommes procuré cet enregistrement exclusif où l'on entend pour la première fois la voix du père Peyrard. Il dit "ne plus se souvenir du tout" des faits qui lui sont reprochés mais reconnaît malgré tout que "ce n'est pas impossible". Il exprime des regrets en s'adressant à sa victime : "J'ai des regrets si je t'ai fait du mal"
Il se rappelle malgré tout s'être rendu au commissariat de police en 2001 après la première plainte d'une autre victime : « Ils ont été très sympas avec moi. Ils m’ont dit qu’ils n’allaient pas faire un procès pour cela. »
De la même façon, un psychologue qu'il est allé consulter lui aurait dit que « ce n’était pas grave et qu'il faudrait juste surveiller. »
Le père Peyrard est-il toujours en proie à des pulsions pédophiles ? Au cours de cet entretien, il admet une attirance particulière pour "les ados" et "des tendances homosexuelles". Dans cet enregistrement, il reconnaît aussi à l'époque "qu'il est mieux là où il est, au milieu des personnes âgées" et qu'il faut toujours être vigilant". Des propos ambigus qui laissent planer un doute sur son envie de passer à l'acte.
Sa victime le pousse alors à dire pourquoi il est ainsi. Il se livre alors en ces termes: "C'est une façon d'aimer qui n'est pas belle, pas très claire, mais c'est ma façon d'aimer". Pour finir, Regis Peyrard remercie la victime de cet échange : "C’est bien que tu sois venu m’en parler. Reviens quand tu veux. »
Le point sur l'affaire avec Sylvie Cozzolion et Thierry Swiderski :
Le reportage de S.Cozzolino et Th.Swiderski