Révélations d'abus sexuels sur mineurs commis par le prêtre Ribes : l'Evêque de Saint-Etienne, à la rencontre des habitants de Grammond

Les diocèses de Lyon, Saint-Etienne et Grenoble ont annoncé avoir recensé une série d'agressions sexuelles sur mineurs commises dans les années 70-80 par le prêtre Louis Ribes, connu pour ses fresques dans des églises de la région. Le religieux, mort en 1994, était surnommé "le Picasso des églises". L'Evêque de Saint-Etienne doit rencontrer ce mardi soir 17 janvier 2022, les habitants de Grammond, le village natal du Père Ribes.

Le père Louis Ribes, qui était surnommé "le Picasso des églises", est soupçonné d'avoir commis des abus sexuels sur des mineurs dans les années 70-80, dans les diocèses de Lyon, Saint-Etienne et Grenoble-Vienne. L'affaire vient d'éclater, 28 ans après sa mort. 

L'évêque de Saint-Étienne, Mgr Sylvain Bataille, doit se rendre à Grammond, ce mardi soir 17 janvier 2022. C'est dans ce village de 900 habitants des Monts du Lyonnais que le père Ribes a vu le jour en 1920. Une rencontre est prévue avec les habitants. Elle est prévue à partir de 20 heures, salle des mille clubs. Le prêtre revenait régulièrement dans son village natal, notamment durant ses vacances d'été. Décédé en 1994, c'est aussi dans ce village qu'il a été enterré. 

Nouvelle affaire d'abus sexuels sur mineurs 

Cette nouvelle affaire de pédophilie mettant en cause un religieux vient tout juste d'être révélée, quelques mois après les révélations de la commission Sauvé, en octobre dernier. Dans communiqué commun, daté du 13 janvier 2022, les diocèses de Lyon, Saint-Etienne et Grenoble-Vienne, indiquent que plusieurs personnes ont déclaré avoir été victimes d'agressions sexuelles commises par le père Louis Ribes.

"J'ai eu connaissance des faits début janvier. Le père était un prêtre du Diocèse de Lyon et non de Saint-Etienne. J'avais entendu de loin qu'il y avait peut-être une difficulté avec lui mais je n'étais pas concerné. Début janvier, j'ai découvert qu'il était originaire de Saint-Etienne et donc qu'il pouvait y avoir un lieu avec le Diocèse," explique Mgr Bataille, Evêque du Diocèse de Saint-Etienne. "Le Père Rives est décédé il y a 28 ans, ce n'est plus un homme dangereux. Par contre, il peut y avoir des gens blessés, y compris dans le Diocèse". 

Il faut que les victimes puissent parler. Notre objectif, c'est de pouvoir accompagner et aider les victimes éventuelles.

Mgr Bataille, Evêque du Diocèse de Saint-Etienne

Dans leur communiqué, les trois diocèses manifestent leur intention d'agir contre les abus sexuels : ils invitent les victimes à se faire connaître auprès des cellules d'écoute des diocèses, avec possibilité de rendez-vous si elles le désirent.

"On a fait ce communiqué pour que les gens puissent se manifester s'il le souhaitaient, s'il y avait besoin de libérer la parole. A la suite de notre communiqué, deux personnes se sont manifestées aujourd'hui", précise Mgr Bataille.

Quel sort pour les œuvres de l'église de Grammond?

Des peintures, vitraux et fresques du père Louis Ribes, ornent les murs d'une quinzaine d'églises de la région. Certaines oeuvres, signées "RIB", sont protégées au titre des monuments historiques.

"Par respect pour les victimes, les œuvres du père Ribes qui appartiennent au diocèse de Lyon, Grenoble-Vienne et Saint-Etienne, seront progressivement déposées et remisées", précise le communiqué du 13 janvier. Qu'en sera-t-il des deux oeuvres qui figurent dans l'église de Grammond ? La question devrait également être abordée lors de la réunion qui aura lieu en fin de journée.  

"Dans ce village, il a fait deux belles œuvres de chaque côté du chœur de l'église. (...). On s'est dit : si ces œuvres peuvent blesser, ne serait-ce qu'une personne, je ne crois pas qu'on puisse les laisser dans le chœur d'une église. Mais on ne peut prendre ces décisions tout seul, on les prend avec les gens qui ont participé à ces œuvres et avec les habitants du village," explique Mgr Bataille.

Pourquoi ne pas prendre la décision de déposer les deux œuvres? "Nous sommes dans une église communale qui n'appartient pas à l'Eglise catholique. Le bâtiment appartient à la commune, c'est forcément avec la commune et les habitants que ces choses se décident," explique le prélat. Pour les autorités ecclésiastiques, le démontage des œuvres du père Rives ne doit pas être l'occasion de tensions nouvelles.

Cellules d'écoute

  • Pour le diocèse de Lyon

04 78 81 48 45 ou signalement@lyon.catholique.fr

  • Pour le diocèse de Saint-Etienne 

04 77 59 30 66 ou accueil.victimes@diocèse-saintetienne.fr

  • Pour le diocèse de Grenoble Vienne

07 68 77 29 60 ou cellule.ecoute@diocese-grenoble-vienne.fr

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