Saint-Etienne: les cours de couture au temps du Covid, un regain d'intérêt malgré le confinement

La couture revient en force dans notre quotidien. Pour preuve à Saint-Etienne, une couturière qui a pignon sur rue répond à la demande et donne des cours ... une activité en mode virtuel, confinement oblige. La coutière a été contrainte de s'adapter en ces temps de coronavirus.

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Bricolage, cuisine, tricot ou encore couture sont des loisirs qui ont eu le vent en poupe durant le premier confinement. Apprendre à réaliser un patron, découper un tissu, créer de toute pièce un vêtement ... Avec la crise sanitaire, les particuliers ont peu à peu retrouvé de l'intérêt pour les travaux d'aiguille, un peu tombés en désuétude ces dernières décennies.

La fabrication de masques de protection contre le Covid par les particuliers a probablement aidé à relancer l'intérêt pour le home-made et la couture. Durant le premier confinement, la pénurie de masques chirurgicaux avait vu fleurir un nombre impressionnant de couturières amateures dans tous le pays pour pallier la pénurie...  Le déconfinement et le reconfinement n'ont pas fait retomber l'intérêt. 


Prendre des cours de couture malgré le reconfinement

Souad Namame, professionnelle installée à Saint-Etienne, a pu bénéficier de cet engouement pour la couture. Elle propose des cours et son activité n'a pas désempli depuis le printemps. Cet attrait, elle l'explique par un besoin de revenir au travail manuel. La couture permet "de s'évader un peu," de faire le vide, selon la couturière professionnelle. "C'est comme une méditation. J'ai beaucoup d'infirmières qui viennent prendre des cours," confie-t-elle.

Avec le déconfinement, le planning de Souad n'a pas désempli ; même si elle n'a plus la possibilité de donner des cours en présentiel. Système D : Souad a eu l'idée d'avoir recours aux nouvelles technologies. Elle donne ses cours en direct, via vidéo. Elle peut ainsi continuer à accompagner ses clients à distance. Souad est à la machine : elle montre et explique les gestes basiques du métier. "Je lui montre comment faire, comment épingler, comment coudre, comment couper..."

La couturière professionnelle confie qu'elle avait un peu d'appréhension avant de se lancer dans l'aventure du cours en mode numérique... "J'appréhendais la première fois car les cours de couture c'est un peu compliqué. La personne, il faut qu'elle soit là pour voir. Mais avec l'ordinateur, le téléphone... je l'ai fait avec plusieurs personnes et elles étaient très contentes."
De l'autre coté de l'écran, Nadine, son élève, est confinée et attentive. Une situation qui ne l'empêche pas de préparer ses cadeaux de Noël, faits maison. Elle explique son intérêt pour les cours de couture: "ça me coupe de ce confinement qui est tout de même dur à vivre."
 

Ils veulent devenir des professionnels du textile

Mais l'art du fil n'attire pas que les particuliers ou les seniors. A la tête de Maraval Couture, Souad accompagne également de jeunes entrepreneurs. Tout juste sortis d'école de commerce, Esteban Peyret et Julien Droulez ont pris le pari de lancer une entreprise de prêt-à-porter avec des valeurs éthiques et durables. Des valeurs révélées par le confinement et la crise sanitaire Covid. Les deux entrepreneurs en herbe envisagent de créer une ligne de produits unisexe. "Pendant le premier confinement, on a pris conscience de certaines choses et on a voulu faire quelque chose pour l'environnement. On a voulu s'attaquer à cette industrie très polluante qu'est la mode," ont-ils expliqué. Ils ont fait appel à la couturière expérimentée... "On a recherché des acteurs de notre région qui pouvaient collaborer. On s'est rapproché de Maraval Couture. On est venu la voir avec notre tissé et on lui a proposé de travailler sur un masque à présent terminé, et ensuite sur un prototype de veste."
Comme eux, cinq autres créateurs se sont lancés à la sortie du confinement. Tous rêvent de redonner à l'économie du textile des valeurs "made in Loire". Un regain d'intérêt qui renoue ainsi avec la très forte tradition textile du département.

 
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