"Une école connectée à la société et à ses enjeux", entrez dans les coulisses de l'École des mines de Saint-Etienne

L'École des mines de Saint-Etienne forme les ingénieurs de demain depuis deux siècles. Pour y entrer, le concours est exigeant. Pendant une journée, l'établissement ouvre ses portes au grand public. Une découverte des coulisses.

C'est une école prestigieuse et bien connue des Stéphanois. L'École des Mines est un fleuron de l'enseignement supérieur. Elle a plus de 200 ans. Malgré sa célébrité, elle semble presque secrète derrière ses hautes grilles. Elle n'a pas ouvert au grand public depuis 2016. Mais ce samedi, le public pouvait exceptionnellement découvrir ses coulisses, ou plutôt ses laboratoires de recherche. Il était aussi possible de rencontrer chercheurs et techniciens de laboratoire lors de visites guidées. 

Dans le cœur des laboratoires

"On travaille pour le domaine du nucléaire. On a un gros contrat européen, beaucoup de métal à fabriquer et à livrer. Il a la partie élaboration et la partie transformation thermomécanique", explique Mickaël Haering, technicien métallurgiste. Il est aux commandes d'une machine créée voilà un demi-siècle à l'École des Mines de Saint-Etienne. Elle permet d'élaborer des alliages très purs. C'est l'une des nombreuses raretés des lieux. 

"Un laboratoire de recherches n'est pas ouvert tous les jours au public", explique Guillaume Desbrosse, directeur de la Rotonde, centre culturel scientifique de l'École des mines. La journée "Portes Ouvertes" de ce samedi est un moment rare et "exceptionnel" qui permet d'en apprendre plus sur cette institution. Les gens pouvaient ainsi découvrir "la science en train de se faire", selon Guillaume Desbrosse. Intelligence artificielle, performance thermique des bâtiments grâce au numérique, développement durable..."ici, c'est de la recherche poussée à l'excellence sur des thématiques du monde d'aujourd'hui et demain", résume le directeur de la Rotonde.

"Une école ouverte et connectée"

L'école de Saint-Etienne est d'ailleurs la seule école d'ingénieur à disposer d'un centre de culture scientifique. "Son travail au quotidien est de rendre les sciences accessibles à tous. C'est dans son ADN depuis plus de 25 ans de vulgariser les sciences et de donner accès aux citoyens à ce contenu", assure le directeur de la Rotonde. Malgré les apparences, les chercheurs de l'École des mines de Saint-Etienne sont bel et bien "connectés aux citoyens", à l'instar des étudiants.

C'est une des écoles qui fait partie des 10 meilleures en France. C'est aussi une fierté. Mais c'est aussi une école connectée à la société. Les enjeux des programmes de recherches portés par nos chercheurs sont en lien avec les préoccupations telles que la santé, l'industrie du futur. C'est vraiment le monde de demain...

Guillaume Desbrosse

Directeur de la Rotonde

Pas de risque de déranger les chercheurs dans leur tour d'ivoire. Ils adhèrent à la démarche d'ouverture. "C'est important d'arriver à transmettre cette science au public, d'arriver à la vulgariser. Ce n'est parfois pas facile", explique Quentin Gaillard, Ingénieur de recherche au sein de l'école de Saint-Etienne depuis quatre ans. Cette journée "Portes ouvertes" est "un vrai challenge" pour ce chercheur. "C'est une chance et c'est important de le faire", conclut ce dernier.

Patrimoine

Arpenter les couloirs comme un élève, c'est aussi l'occasion de découvrir le patrimoine méconnu de cette école fondée en 1816. Elle recèle notamment une rareté : ses collections de géologie. Elles remplissaient dans le passé un rôle déterminant pour l’enseignement. L'École possède plusieurs dizaines de milliers d’échantillons regroupées dans différentes collections : minerais de mines, échantillons de paléontologie animale et de fossiles végétaux, météorites... certains échantillons sont très rares.  

Vocations de demain ?

Cette ouverture vers l'extérieur va peut-être aider à trouver les ingénieurs de demain, faire naître des vocations. "Il y a toujours l'idée de semer quelques graines et aussi peut-être de voir ce qu'est un technicien de laboratoire ou un enseignant-chercheur. On ne connaît pas bien ces métiers-là. C'est l'occasion de parler en direct avec ces personnes et de voir très concrètement ce qu'elles sont en train de faire", explique Guillaume Desbrosse. 

Preuve de cette connexion de l'École des Mines de Saint-Etienne à son territoire, chaque année, près de 50 000 personnes viennent à la Rotonde pour participer aux activités de culture scientifique.