Le maire de Roche-la-Molière avait déjà créé ce chèque carburant juste avant le mouvement des Gilets jaunes, en 2018. Il récidive cette année en ciblant toujours les jeunes travailleurs et les plus pauvres.
Théo est un jeune technicien agricole, fier de rouler dans sa nouvelle Golf. Pour lui, la voiture est un moyen de transport quotidien depuis qu'il est étudiant. C'était en 2018, alors alternant, Théo doit prendre son véhicule pour se rendre sur son tout premier lieu de travail. Mais ses revenus sont faibles. "Je ne pouvais pas faire de covoiturage donc l'intégralité du carburant était à ma charge. Avec deux, voire trois pleins par mois, ça commençait à faire une somme assez importante" nous dit le jeune travailleur.
Un chèque pour lâcher du lest
Ce rouchon, c'est comme cela que s'appellent les habitants de Roche-la-Molière dans la Loire, peut alors espérer faire baisser son budget essence grâce à sa mairie. Décision a en effet été prise d'offrir un chèque carburant aux travailleurs les moins bien rémunérés. D'un montant de 50€, il permet d'économiser un plein par mois pendant six mois maximum.
Face à la nouvelle hausse récente du prix de l'essence, le maire Eric Berlivet a décidé de reconduire l'opération. "Nous sommes vraiment dans cette niche des jeunes travailleurs, nous explique l'élu, qui veulent travailler mais qui peuvent se poser la question de rester chez eux avec des aides sociales plutôt que d'aller travailler un peu loin avec un petit salaire".
Des critères à remplir
Pour obtenir ce chèque, les travailleurs doivent gagner moins de 1500€ net par mois pour 39 heures, ou moins de 890€ pour moins de 24 heures, prime d'activité incluse. La distance domicile-travail doit être comprise entre 15 et 40 kms. Et le lieu de travail ne doit pas être desservi par les transports en commun.
Une aide approuvée par les habitants mais qu'envient d'autres nécessiteux. Comme Andrée qui réagit sur les réseaux sociaux, regrettant que les retraités, devant "rester chez eux", ne soit pas inclus dans le dispositif. Seulement la petite ville "ne peut pas accompagner tout le monde" selon le maire et doit donc faire des choix. Ce dispositif a coûté 8000€ en 2019 pour 30 bénéficiaires. Des chiffres qui pourraient encore être atteint en 2022.