Des centaines de taxis en colère ont convergé ce matin vers le siège d'Uberpop à Lyon Part-Dieu.Plusieurs convois ont décidé de bloquer ce matin les principaux axes de la ville en roulant au pas. A Gerland, un premier convoi est parti à 9h, après le début des épreuves du Brevet des Collèges.
Des centaines de taxis en colère ont convergé ce matin vers la gare de Lyon Part Dieu pour dénoncer la "concurrence sauvage" de l'application mobile UberPOP, dans un contexte tendu par des agressions. Une manifestation était également prévue à 10h30 à St-Etienne. "Ce sera des sit-in, le but est d'occuper l'espace, parce qu'il y a un vrai ras-le-bol", a expliqué Karim Asnoun, de la CGT. A Lyon, une violente agression visant un jeune homme est attribuée à des artisans taxi. Une enquête judiciaire est ouverte.
"La base attend de nous des messages forts, on est obligé de passer par cette étape de la radicalité", a souligné Abdel Ghalfi (CFDT). Les taxis, qui dénoncent "la précarisation des chauffeurs" et répondent à l'appel de l'ensemble des syndicats, exigent l'arrêt du service UberPOP et l'application
des lois réprimant les taxis clandestins.
1/ Driss Lakhnossi - Taxi à Lyon depuis 12 ans
2/ Pascal Wilder - Président Union des taxis indépendants du Rhône
Depuis plusieurs mois, le groupe américain des voitures de transport avec chauffeur (VTC) Uber s'est engagé dans un bras de fer avec l'Etat, autour de son application mobile UberPOP, un service à prix cassés qui met en relation des passagers et des conducteurs non professionnels qui assurent le transport avec leurs propres véhicules.
Uber revendique 400.000 utilisateurs d'UberPOP en France, où le nombre de taxis est faible. Mais les chauffeurs sont des particuliers qui ne paient ni cotisations sociales ni impôts, n'ont pas suivi les 250 heures de formation nécessaires pour obtenir un agrément et ne sont pas assurés professionnellement.
Les syndicats de taxis appellent à des rassemblements "dans le calme" et à "ne pas répondre aux provocations", alors que le climat s'est tendu.