Crise sanitaire et reconfinement accentuent la précarité des étudiants. Des initiatives ont été lancées à Lyon pour leur venir en aide, notamment à travers des collectes alimentaires et de biens de première nécessité. Gros plan sur deux initiatives solidaires qui ont lieu les 21 et 22 novembre.
Il n’y a pas que les associations d’étudiants qui viennent en aide aux étudiants. Les initiatives, souvent très locales, se multiplient particulièrement à Lyon, à l’image de la Conciergerie de Montchat. Le public visé, les étudiants de la SEPR. Ce centre de formation professionnelle Lyon et Rhône accueille des jeunes de Bac pro ou encore de BTS. La structure propose des formations et des alternances dans des secteurs très variés comme la vente, la bijouterie, la coiffure ou encore l'esthétique etc.
Une collecte aux profits des étudiants de la SEPR
Préoccupée par le sort des étudiants de la SEPR, la Conciergerie de Montchat organise ce samedi 21 novembre de 9h à 18h et dimanche 22 novembre de 10h à 15h, une collecte de produits de premières nécessités, des produits d’hygiène.
La conciergerie de Montchat est une association créée dans le même esprit que le Collectif de Montchat qui s’est investi pendant le premier confinement. Entraide et solidarité restent les mots d’ordre, cette fois à destination des étudiants.
Les collectes auront lieu place Antoinette et place du Château dans le 3e arrondissement de Lyon.
Des étudiants lyonnais aident leurs pairs
Le réseau d'associations lyonnaises Gaélis quant à lui, a repris ses distributions alimentaires début novembre, à destination aussi des étudiants en difficulté. La prochaine distribution alimentaire a lieu ce week-end également, les 21 et 22 novembre. En début de semaine, 600 paniers avaient été distribués. Mais la demande est toujours très élevée.
Vers qui se tourner pour demander de l'aide ?
Le Crous peut être également sollicité. Les étudiants peuvent demander des aides financières d’urgence, via le service social ou au 0 806 000 278. Plusieurs aides existent, souvent méconnues. Le site internet de Lyon Campus recense les initiatives solidaires comme les distributions et ventes alimentaires à travers un agenda. Mais il propose aussi une compilation des différentes aides qui s'offrent aux étudiants.
Les diverses formes de soutien sont appréciables pour les étudiants, particulièrement pour ceux qui sont en alternance.
Alternance et confinement: des jeunes précarisés faute d’employeurs
Les étudiants en alternance subissent de plein fouet le ralentissement économique. Nombre d'entre eux ont des difficultés à trouver un employeur en cette période de reconfinement, notamment dans les secteurs de la restauration et de l’artisanat.
Pourtant, grâce à la loi du 5 septembre 2018, qui favorise l’apprentissage, l’alternance est de plus en plus valorisée par les recruteurs et les étudiants.
D’ailleurs, les chiffres sont plutôt bons grâce aux aides financières de l’Etat. Le gouvernement a "triplé les moyens pour l'apprentissage", dans le plan de relance, avec aussi des primes importantes à l'embauche d'un apprenti : 5.000 euros pour un mineur, 8.000 euros pour un majeur.
Mais cet élan est stoppé net par la crise sanitaire. Ces étudiants-là sont privés de formation professionnalisante et de la rémunération censée être perçue.
50% des étudiants travaillent, parallèlement à leurs études
Pour financer leurs études, la moitié des étudiants travaillent, selon l’Observatoire de la vie étudiante.
Mais en cette période de crise sanitaire et de reconfinement, beaucoup ont perdu leur emploi. La crise sanitaire a accentué leur fragilité économique. Déjà en 2016, selon une étude de l’INSEE, 20,8% des élèves et des étudiants vivaient sous le seuil de pauvreté. 712 000 personnes ont touché une bourse sur critères sociaux (BCS) sur l’année 2018-2019 selon les chiffres du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
Etudiants et livreurs à vélo : de charybde en scylla
Ceux qui arrivent à peu près à s’en sortir, ce sont les livreurs à vélo. Parmi eux, 57% sont des étudiants, selon un rapport de l'Institut Montaigne. Ils naviguent entre précarité et travail précaire. Ces étudiants, qui sont aussi des travailleurs indépendants, ne bénéficient pas d'un régime de protection sociale complet. En d’autres termes, ils n’ont pas de mutuelle, pas d'indemnités chômage, pas de congés payés et....pas d’assurance contre les risques de perte d’activité.Les étudiants qui réussissent à tirer leur épingle du jeu, sont les alternants et jeunes en formation qui ont réussi à trouver un employeur. Ils peuvent ainsi bénéficier des indemnités équivalentes au chômage partiel.
Aux différents problèmes financiers s’ajoute aussi l’isolement… une situation qui pèse lourd sur la santé mentale de nombreux étudiants. Privés de cours, de relations sociales, beaucoup sont fragilisés psychologiquement. Certains d’entre eux sont pris en charge dans le service de santé universitaire de Lyon 1.