Benoît Hamon arrive en tête des suffrages de la primaire de gauche dans les quatre départements d'Auvergne. L'aile gauche du PS s'est imposée, y compris dans le Cantal et l'Allier qui, au premier tour, avaient donné l'avantage à Manuel Valls. Pour les élus, voici l'heure des ralliements.
Benoît Hamon arrive en tête des suffrages de la primaire de la gauche dans les quatre départements d'Auvergne. L'aile gauche du PS s'est imposée, y compris dans le Cantal et l'Allier qui, au premier tour, avaient donné l'avantage à Manuel Valls. Pour les élus, voici l'heure des ralliements.
PUY-DE-DÔME : 58,5 % POUR LE FRONDEUR
La fédération socialiste du Puy-de-Dôme, plutôt légitimiste, et les nombreux poids lourds du département qui soutenaient Manuel Valls n'ont pas suffi à endiguer la vague...Hamon. La victoire de Benoît Hamon est nette avec 4000 voix d'avance sur l'ancien Premier Ministre.
Le candidat du "futur désirable" a recueilli plus de 60 % des voix à Riom. Dans certains bureaux de Clermont-Ferrand, le candidat franchit la barre des 69 ou 70 %.
Quelques minutes après l'annonce de sa victoire, Benoit Hamon a enregistré un premier ralliement : celui du maire PS de Clermont-Ferrand. Olivier Bianchi, actif soutien de Manuel Valls, a tenu à féliciter Benoît Hamon qui "a su créer une dynamique et imposer le tempo de cette campagne". "Le temps de la primaire est derrière nous. L'heure est au rassemblement" a ajouté Olivier Bianchi.
Manuel Valls comptait de nombreux soutiens dans le Puy-de-Dôme comme la sénatrice Michèle André, la députée Odile Saugues. L'aile gauche s'est imposée dans une fédération pourtant acquise aux hollando-vallsistes. La recomposition est en marche.
CANTAL : PREMIER RALLIEMENT POUR MACRON
Dans le Cantal, la courbe s'est inversée... Manuel Valls, en tête dimanche 22 janvier dans le Cantal, a été distancé au second tour par Benoît Hamon. Avec plus de 4000 votants, la participation était en hausse de 24 %.
L'ancien Premier Ministre a certes gagné des voix dans l'entre deux tours, mais son score de 49,2 % le place derrière Benoît Hamon.qui a bénéficié du report des voix d'Arnaud Montebourg.
A Aurillac, le député Alain Calmette, qui soutenait Manuel Valls, fut le premier à rallier...Emmanuel Macron. "Impossible pour moi, sauf à renier les convictions qui m'animent depuis tant d'années en faveur d'une gauche réformiste, responsable, crédible, qui affronte le réel, de soutenir un projet certes sympathique mais irréaliste", écrit-il en parlant du candidat vainqueur de la primaire.
Alain Calmette ne peut se résoudre à "répondre favorablement à l'appel au rassemblement de celui qui a sapé de l'intérieur le quinquennat de François Hollande, de celui qui n'a eu de cesse d'organiser la division de la majorité parlementaire", ajoute-t-il. "Pour moi qui ai vécu de près la stratégie de destruction systématique des frondeurs, soutenir le plus emblématique d'entre eux est au-dessus de mes forces", dit encore Alain Calmette.
En conclusion, le député socialiste du Cantal assure que son engagement derrière Emmanuel Macron se traduira par un dévouement actif dans la campagne de celui-ci, tant au plan local que national.
L'ALLIER PASSE DE VALLS A HAMON
Premier dimanche dernier dans l'Allier, Manuel Valls trébuche au second tour. Seuls trois bureaux de vote (Avermes, Désertines, Domérat) ont donné l'avantage à l'ancien Premier Ministre.
Arnaud Montebourg avait recueilli dans l'Allier l'un de ses meilleurs scores au premier tour avec plus de 25 % des voix. Des suffrages qui se sont reportés sans difficulté sur Benoît Hamon.
Y aura-t-il des ralliements en faveur d'Emmanuel Macron ? Pour Gérard Charasse, député du PRG, "cette victoire fait peser une incertitude sur l'union à gauche avant la présidentielle." Le président du PRG de l'Allier Christophe Pommeray indique aussi que le projet de Benoît Hamon "est assez peu en phase avec les convictions radicales."
HAUTE-LOIRE : LES "HAMONISTES" EN FORCE
Avec prés de 60 % des voix, les partisans de Benoît Hamon en Haute-Loire ont remporté une large victoire. Manuel Valls n'a résisté qu'à Brioude et Saint Florine.
Le résultat n'est pas anodin dans un département où la fédération socialiste est divisée. Laurent Johanny, porte-parole du PS au Conseil Municipal du Puy-en-Velay, soutient Benoît Hamon. Il s'oppose au responsable fédéral André Chapaveire en demandant "une direction collégiale" pour que la campagne se passe dans un cadre homogène et unitaire." Le débat est déjà lancé pour les prochaines investitures aux élections législatives.
Benoit Hamon est désormais le candidat du parti socialiste pour l'élection présidentielle. Des personnalités politiques auvergnates réagissent.
Intervenants : Alain Néri (Sénateur PS du Puy-de-Dôme et soutien de Benoît Hamon, Alain Calmette (Député PS du Cantal et soutien d'Emmanuel Macron)
•
©FRANCE 3 AUVERGNE