Agriculture. Les collectivités tentent de sauver le dernier abattoir public du Puy-de-Dôme

Visé par un rapport de la chambre régionale des comptes, l'abattoir d'Ambert est menacé de baisser le rideau. Mais les collectivités souhaitent se battre pour tenter de sauver l'unique établissement public du Puy-de-Dôme.

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À Ambert, les collectivités veulent sauver l'unique abattoir public du Puy-de-Dôme. Pointé par un rapport de la chambre régionale des comptes, l’établissement a accumulé les dysfonctionnements et les déficits ces dernières années, mais éleveurs et élus croient toujours en cet outil. Ils vont réinvestir dans cet outil essentiel selon eux pour les éleveurs et les bouchers du territoire.

Succession de dysfonctionnements

Ce jour-là, dans l’atelier de découpe de l’abattoir d’Ambert, il y a de l’activité. "Aujourd’hui, nous avons un atelier découpe qui tourne 3 jours sur 5, avec une journée d’abattage qui est le mardi. On abat essentiellement les espèces suivantes : gros bovins, veaux et agneaux, en attendant l’ouverture de la chaîne porc", développe Hamid Hamani, directeur de l’abattoir.

Mais si cet abattoir tourne aujourd’hui, c’est un petit miracle. Car ces dernières années, il a enchaîné les dysfonctionnements : la faillite de son exploitant, des anomalies sanitaires, des manquements en matière d’environnement et de bien-être animal, sept mois de fermeture administrative, des volumes en chute libre, et un déficit chronique pointé par la chambre régionale des comptes le mois dernier. La liste est longue et il y avait de quoi s’interroger sur l’avenir. 

Les collectivités à la rescousse

Mais pour les élus du territoire, il est impensable de laisser fermer ce service public. La communauté de communes, désormais propriétaire, va donc investir pour le relancer. "Il faudra réaliser des travaux qui nous permettront de démarrer la chaîne porc, qui est une recette importante pour notre territoire et ensuite, répondre à la mise aux normes. Ça, c’est décidé et ça sera la première phase des travaux qui coute environ 1 million d’euros, sans compter les aides que l’on va avoir du Département, de la Région et de l’État", développe Daniel Forestier, président de la communauté de communes Ambert Livradois Forez.

Pour Michel Ortiz, éleveur près de Thiers, c’est une excellente nouvelle. Ambert est le dernier abattoir public du Puy-de-Dôme et sans lui, il devrait emmener ses bêtes jusqu’en Haute-Loire. "Si on veut de la bonne viande, il faut de la viande pas stressée et le stress sur la route, c'est le b.a.-ba. Sans oublier le coût, parce qu’on passerait plus de gazole à aller jusqu'à là-bas", explique l’éleveur du domaine de Rapine à St Jean d’Heurs.

À l’heure des circuits courts, l’abattoir d’Ambert entend jouer à fond cette carte de la proximité pour atteindre un objectif de 800 tonnes annuelles. Les travaux de rénovation devraient démarrer au printemps prochain.

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