Ce mercredi 15 septembre, 6 ans après sa fermeture, s’ouvre le procès de l’ancien gérant du zoo du Bouy, près d'Ambert (Puy-de-Dôme). En 2015 l'affaire avait fait grand bruit. Le prévenu était alors mis en examen pour trafic international d'espèces protégées et maltraitance envers des animaux.
Ce mercredi 15 septembre, s'ouvrait le procès de l'ancien gérant du zoo du Bouy, près d'Ambert, dans le Puy-de-Dôme. Le prévenu est resté à la barre durant près de trois heures. Les chefs de poursuite sont nombreux, 14 au total dont les deux plus graves sont le trafic international d’espèces protégées et la maltraitance. Entre 2011 et 2015, le temps où le prévenu a été gérant du zoo de Bouy, 200 animaux sont morts : « Un tigre qui n’avait pas de lieu où se mettre au sec avec une paille détrempée par de l’urine, des ânes et des pythons sans eau, une lionne morte décapitée, des cadavres dans un congélateur », ce sont les mots de la présidente du tribunal correctionnel.
Le prévenu nie les faits
Mais le prévenu, de son côté, a tout nié en bloc : « Je trouve ça aberrant. C’est complément faux, je ne suis pas soigneur, je m’occupais de l’accueil ». Ce sont d’ailleurs les mêmes arguments qu’il a utilisés lorsqu’il a dû s’exprimer sur le trafic d’animaux, en raison de plusieurs problèmes de traçabilité d’espèces protégées. En tout cas, il est seul à avoir été mis en examen en 2015, date à laquelle le zoo a été évacué avant de fermer définitivement ses portes. Dans son jugement du 3 avril, le tribunal de Clermont-Ferrand précisait en 2015 que "la poursuite de l'activité de cette société s'avérait impossible" suite à l'incarcération du gérant.
"On ne peut que se révolter contre ça"
L’ancien gérant est depuis sous contrôle judiciaire. Aujourd’hui, il fait face aux 6 parties civiles. Nathalie Tixier, avocate de la fondation Brigitte Bardot, s’indigne : « On sent vraiment que c’est quelqu’un qui a voulu s’enrichir sur le dos des animaux. Je trouve ça vraiment triste, on ne peut que se révolter contre ça et être indigné. Il faut que ce genre de comportement cesse, surtout lorsque l’on sait que tous ces animaux, les léopards par exemple, sont en danger et qu’il faut les préserver. »
L'homme déjà condamné
L’avocate dénonce la maltraitance subie par les animaux : « Ça me révolte quand je vois ce qu’ont subi tous ces animaux sauvages qui ont été abandonnés à leur triste sort : les défauts de soins, les défauts de nourriture, pour moi c’est de la cruauté, presque de la monstruosité. » L’homme de 53 ans avait déjà été condamné en 2012 à 6 mois de prison avec sursis et à 1 an d’interdiction d’exercer, pour maltraitance, alors qu’il venait de prendre la gestion du parc l’année précédente. Pour l’heure, le jugement a été mis en délibéré au 4 novembre à 14 heures.
Les animaux confiés à d'autres structures
En 2015, le liquidateur du zoo confiait le placement des 150 animaux à la Fondation 30 millions d'amis. Afin d'accueillir 48 espèces différentes, une dizaine de structures avaient été sollicitées : zoos privés ou publics, associations agrées de protection animale...
On peut notamment citer l'Association Tonga Terre d’Accueil (siégeant au espace zoologique de Saint-Martin-la-Plaine), le Parc animalier d’Auvergne à Ardes-sur-Couze (Puy-de-Dôme), le Refuge de l’Arche en Mayenne, la Vallée des Singes ou encore le Natuurhulpcentrum en Belgique.