C’est ce que l’on appelle changer radicalement de vie. Ancien chercheur et enseignant en chimie à l’université de Lille, Laurent Bodineau a décidé de s’installer comme arboriculteur dans le Puy-de-Dôme. Un choix qu’il ne regrette pas.
Cela fait désormais 8 ans que le bioverger de Piocel a vu le jour, sur les hauteurs du Livradois-Forez, dans le Puy-de-Dôme. Une idée qui a mûrement germé dans la tête de Laurent Bodineau. A 48 ans, cet arboriculteur semble réaliser un rêve de gosse. « J’avais un grand-père qui était fada des poiriers, des pommiers, des pruniers et lorsqu’on passait nos vacances scolaires, on allait très souvent chez-lui et on l’aidait aux différentes taches, aux différentes périodes de l’année, pour la taille, la greffe, la récolte, le pressage… il nous montrait même la distillation de la poire pour faire de l’eau-de-vie. Tout cela m’a forgé à devenir plus tard arboriculteur », raconte-t-il.
Sur les mers du monde entier
Aujourd’hui âgé de 48 ans, il a consacré 18 ans de sa vie à la recherche. Chimiste de formation, il enseignait à l’université de Lille. « J’aurais beaucoup de mal à revenir vers mon ancienne profession, même si j’ai beaucoup apprécié et adoré ce que j’ai fait dans le passé. De maîtriser toute une structure de A à Z c’est quelque chose qui me plait énormément », confie-t-il.
Dans son ancienne vie, Laurent a parcouru toutes les mers du monde pour analyser les polluants qui s’y trouvaient. Au fil du temps, son métier a évolué mais pas vraiment dans le bon sens. « Je consacrais l’essentiel de mon temps à rechercher des financements, à monter des dossiers d’investissement. Mon travail était devenu très bureaucratique. A la base, je suis quelqu’un qui aime l’expérimental, qui aime le terrain, qui aime le contact avec la nature, le milieu marin autrefois, maintenant le milieu agricole, et c’est l’un de mes moteurs », explique-t-il
Son changement de vie a nécessité quatre années, le temps de tout recommencer à zéro : formation agricole, stages, etc. Aujourd’hui, il s’occupe de près de 10.000 arbres et de plus de 600 poules pondeuses.
De sa vie d’autrefois, il ne lui reste que des souvenirs, pas de regrets mais des projets à venir.