Depuis début janvier, à Clermont-Ferrand, des policiers municipaux sont amenés à accompagner les contrôleurs des transports en commun. Objectif : assurer la sécurité des agents et des usagers, et limiter les incivilités de plus en plus fréquentes dans les bus et le tram.
« Les jeunes, laissez votre place aux personnes âgées qui sont juste à côté de vous, enjoint Amandine Duzelier, policière municipale, à deux collégiens assis dans le tramway. La prochaine fois essayez d’y penser tous seuls ». Les deux collégiens acquiescent sans broncher. Le rappel des règles de civilité, c’est l’une des missions de la police municipale dans les transports en commun de Clermont-Ferrand.
Comme à cet usager et son vélo qui se trouve dans le tramway à la place où pourrait se mettre une poussette. Justement, une femme arrive avec son bébé. La policière demande au livreur de sortir. « Les vélos sont interdits dans les tramways surtout aux heures de pointe et d’autant plus si c’est un livreur », explique Amandine Duzelier. « Je trouve que ça nous rassure, réagit la jeune femme avec la poussette. Par exemple, quand je suis rentrée, je ne voulais pas aller dire au monsieur que j’étais prioritaire, le fait que la policière lui ait dit ça m’a aidée, je me sens plus en sécurité ».
Un partenariat pour lutter notamment contre les incivilités
Ce lundi 10 janvier, quatre policiers accompagnaient sept contrôleurs de la T2C. L’objectif est de sécuriser les passagers, mais également de lutter contre la fraude, l’alcoolisation excessive, les problématiques de circulation, d’encombrement ou de stationnement sur les voies du tram ou des bus.
Cette présence des policiers municipaux rassure aussi les contrôleurs qui font face à des incivilités quotidiennes et en augmentation dans les transports en commun ces dernières années. « Une fois, on est tombés sur une personne qui était schizophrène, mais on ne le savait pas. Tout allait bien jusqu’au moment où il a décrété qu’il voulait descendre. On a essayé de lui expliquer que ce n’était pas possible parce qu’on n’avait pas fini le procès-verbal. Il a littéralement pété les plombs. Les personnes qui sont droguées aussi, on ne se rend pas compte tout de suite, mais pour eux, on est la personne de trop », évoque Salika, contrôleuse à la T2C.
On ne sait pas sur qui on tombe. Les policiers peuvent trouver des cutters, des tournevis. Ça nous inquiète, un jour, quelqu’un peut mettre un coup de couteau à un agent.
José, contrôleur à la T2C
« Une autre fois, on intervenait sur des personnes qui étaient en infraction sur les titres de transport. Lorsque les policiers les ont fouillés, ils avaient des haches, des tournevis. On ne sait pas sur qui on tombe. Les policiers peuvent trouver des cutters, des tournevis. Ça nous inquiète, un jour, quelqu’un peut mettre un coup de couteau à un agent », s'inquiète José.
« C’est une sécurité pour nous »
En cas d’infraction au titre de transport, les contrôleurs sont amenés à demander une pièce d’identité, ce qui peut poser des difficultés. À l’arrêt de tram Gaillard, un jeune homme d’origine étrangère est justement contrôlé : il n’a pas de titre de transport et les agents doivent alors lui mettre une amende, ils tentent de lui faire comprendre. Les policiers municipaux prennent alors le relais. « C’est une sécurité pour nous. Nous on est juste habilités à prendre l’identité de la personne. On ne peut pas fouiller les sacs ou les personnes si on nous dit qu’il n’y a pas de pièce d’identité, explique Hisham Alaoui, un autre contrôleur à la T2C. Les policiers en imposent davantage ».
Le partenariat signé mercredi 5 janvier entre la Ville de Clermont-Ferrand et la T2C est prévu pour trois ans. Ce type de contrôles des policiers dans les transports en commun sera prochainement intégré dans les patrouilles quotidiennes de la police municipale.