Jean-Dominique Senard, nouveau président du groupe Renault, où il a succédé en février à Carlos Ghosn, fait ses adieux à Michelin, vendredi 17 mai, à Clermont-Ferrand, lors d'une assemblée générale des actionnaires qui officialisera le passage de relais à la tête du géant du pneu.
 

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Lors de l’assemblée générale des actionnaires de Michelin vendredi matin à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), berceau historique du géant du pneumatique, Florent Menegaux, 57 ans, deviendra formellement son nouveau numéro un. Inconnu du grand public, il faisait figure de dauphin naturel après 20 ans de carrière qui l'ont conduit aux plus hautes fonctions au sein du manufacturier de pneumatiques.
Il prendra en main un groupe en excellente santé financière, au terme d'une transition minutieusement préparée depuis l'annonce de sa nomination il y a 15 mois.
De son côté, Jean-Dominique Senard quitte l'univers feutré de ce fleuron industriel français, qu'il a dirigé pendant sept ans, pour se plonger à plein temps dans la crise que traverse Renault avec son partenaire japonais Nissan depuis l'arrestation de Carlos Ghosn en novembre au Japon.
Appelé pour ses talents reconnus de diplomate, le dirigeant de 66 ans cumulait depuis janvier des mandats à la tête des deux entreprises et se retrouve désormais sous le feu des projecteurs.

Un "bon" bilan


Son bilan à la tête de Michelin est "bon", estime Gaëtan Toulemonde, analyste automobile pour Deutsche Bank. Il laisse "un groupe très solide, qui génère beaucoup de trésorerie et surtout il a maintenu sa capacité à vendre des produits à des prix  « premium » ce qui n'était pas gagné".
Maintenant "il y a un nouveau patron. Il va falloir qu'il imprime son style. Mais il n'y a pas de problème de transition, cela fait deux ans qu'ils travaillent ensemble", explique M. Toulemonde.
"Jean-Dominique Senard est quelqu'un de ferme mais qui s'exprime toujours avec beaucoup de diplomatie et de rondeur. Florent Menegaux est sans doute plus direct", confie pour sa part à l'AFP Yves Chapot, membre du comité exécutif du deuxième fabricant mondial de pneus.
Il voit en M. Menegaux "quelqu'un de très visionnaire qui a une grande capacité à anticiper les tendances et qui a eu une grande influence tant sur la stratégie digitale du groupe que sur la création de nouvelles activités dans les services".

Un groupe qui emploie plus de 100 000 personnes dans le monde


Dans un secteur de la mobilité en plein bouleversement, il tâchera de poursuivre l'effort de recherche et développement dans les pneumatiques, mais aussi dans d'autres domaines, afin de diversifier l'activité tout en cultivant la réputation de Michelin dans le haut de gamme.
"Un des défis est de faire en sorte que notre très grande expertise dans les matériaux trouve des débouchés au-delà des pneumatiques", estime M. Chapot, évoquant notamment les développements récents du groupe dans l'impression 3D ou la pile à hydrogène...
Depuis 2012, M. Senard a intensifié l'internationalisation du groupe, notamment dans les pays émergents comme la Chine, l'Inde ou le Brésil. Parallèlement, confronté à la concurrence de produits à moindre coûts venus d'Asie, il a oeuvré à la compétitivité des sites français en obtenant des horaires plus flexibles par le dialogue social.
"Les résultats parlent d'eux-mêmes", assure M. Chapot. Le résultat opérationnel est passé de 1,9 milliard d'euros en 2011 à 2,8 milliards l'an dernier, le cours de l'action qui était autour de 60 euros est passé au-dessus des 100 euros, souligne-t-il.

Michelin a publié en février un bénéfice net de 1,7 milliard d'euros, seulement en très léger recul par rapport au plus haut historique atteint en 2017, malgré la baisse du marché automobile chinois qui a pénalisé le secteur.
Le groupe, qui emploie plus de 100 000 personnes dans le monde, a réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de 22 milliards d'euros.
 
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