Journée décisive pour les proches de Wissam El-Yamni, jeune clermontois décédé quelques jours après son interpellation par la police en 2011. Sa famille estime qu'il a été victime de violences. Le refus de la contre-expertise est examiné, ce mardi, par la chambre d'instruction de Riom (63).
Sa famille et ses proches ne cessent de chercher des réponses... Ce mardi matin, ils sont rassemblés devant le tribunal de grande instance de Clermont-Ferrand. Un rassemblement symbolique. Pour eux, c'est un jour important. La chambre d'instruction de Riom examine le dossier.
Dans cette affaire, les faits remontent à 2011. Lors de la Saint-Sylvestre, Wissam El-Yamni est interpellé par la police. Il décède neuf jours après être tombé dans le coma le soir de son arrestation.
En février dernier, les avocats de la famille de Wissam El-Yamni réclament une nouvelle contre-expertise alors que l'affaire s'oriente vers un non-lieu. Maître Jean-Louis Borie explique : "On essaie de nous enfermer dans un débat médical et technique pour essayer de cacher la véritable cause du décès. On nous explique que ça doit être un syndrome d'intoxication mélange alcool-cocaïne. Mais les éléments scientifiques que nous avons apportés démontrent qu'il n'y a aucun support scientifique à cette vérité qu'on tente de nous faire croire".
Dans le cadre d'une information judiciaire ouverte pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner par personne dépositaire de l'autorité publique", deux policiers avaient été mis en examen en mars 2014 avant de voir leurs mises en examen annulées. Ils sont depuis placés sous le statut de témoin assisté.
Un rapport de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) avait relevé l'emploi sur la victime, lors de son transport au commissariat, de la technique du "pliage", qui consiste à maintenir la tête appuyée sur les genoux. De même, l'autopsie préliminaire, qui excluait une mort traumatique due à des coups, évoquait une "compression des artères carotides internes" lors du transport en voiture de police.
Mais un rapport d'experts avait ensuite envisagé qu'un "cocktail toxique", combinant une "action toxique aiguë de la cocaïne sur le coeur", ainsi qu'un mélange d'alcool et de cocaïne, avait entraîné l'arrêt cardiaque du jeune chauffeur routier.
Un dernier rapport avait validé l'existence de fractures liées à des coups mais ne faisait aucun lien direct entre l'existence de ces coups et la mort du jeune homme.
Les deux avocats contestent le refus de contre-expertise et la fin de l'instruction devant la chambre de l'instruction. Ils s'appuient sur deux autres rapports qui avaient contredit à leur tour ces mêmes expertises judiciaires.
La décision de la chambre d'instruction de Riom (63) est attendue dans la journée.