Les annonces de Gabriel Attal n'ont pas suffi à calmer la colère des agriculteurs. Ils poursuivent leur mobilisation, notamment avec des opérations coup de poing devant des supermarchés du Puy-de-Dôme. Ils demandent la pleine application de la loi Egalim par les distributeurs.
Le gouvernement pensait que les annonces du Premier ministre, Gabriel Attal, seraient suffisantes pour calmer la colère des agriculteurs. En vain. Les agriculteurs du Puy-de-Dôme poursuivent leurs actions.
Après Cora ce week-end, ils se sont rendu devant le Géant Casino du Brézet, et ont déversé du lisier et des pneus. Une opération coup de poing initiée par la FDSEA 63. Sabine Tholoniat, présidente de Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles, demande "la pleine application de la loi Egalim". Elle dénonce également la "facilité des distributeurs à augmenter les prix, jusqu’à les faire doubler". Elle souhaite que "les marges qu’ils effectuent soient mieux réparties au sein de la filière agricole. Ils s’engraissent sur notre dos depuis des années", martèle-t-elle.
Elle insiste aussi sur le fait que le prix peut empêcher les consommateurs d'acheter des produits français. "On encourage les Français à le faire, mais on comprend que ça peut être compliqué face à des commerçants qui doublent les prix. Ils rendent le produit moins accessible."
"Ça fait 40 ans que la grande distribution prend tous les coups pour les autres"
De son côté, Michel Bauchard, président du Leclerc du Brézet, partage la colère des agriculteurs, mais selon lui, "ils ne frappent pas à la bonne porte".
Ça fait 40 ans que le problème existe et que la grande distribution prend tous les coups pour les autres. Ce sont les grands industriels qui doivent être plus honnêtes ! Ce sont eux qui imposent des hausses de prix.
Michel Bauchard, président du Leclerc du Brézet
"Dans ce contexte d’inflation, les conflits que l’on a, c’est avec des entreprises mondiales comme Lactalis. Nous, nous pesons très peu là-dedans, et nous avons tissé des liens importants avec notre agriculture." Pour illustrer son propos, il raconte : "J’ai un fournisseur de fromage qui m’a proposé une hausse de 22 % du prix. Il y a un agriculteur qui a dit "regardons dans nos coopératives". Et il a raison, ils sont en train d’être mangés par leurs propres structures."
Il partage également la position des agriculteurs concernant l’application de la loi Egalim. "Il est prioritaire que les normes soient partout les mêmes en Europe. Il y a un déséquilibre au niveau des commerces, qui désagrège notre agriculture. La France a délocalisé en marge, mais il faut qu’on reprenne la main", affirme-t-il. S’il apporte son soutien au mouvement de manifestation, Michel Bauchard regrette cependant le comportement de certains agriculteurs qui détruisent des outils de travail.
