Comment s’adapter face au changement climatique et à la sécheresse ? Au centre de l’INRAE de Clermont-Ferrand, des travaux de recherche sont menés en lien avec différentes variétés végétales. Les chercheurs étudient notamment la résistance des végétaux au manque d’eau.
Dans ce verger expérimental de l’INRAE (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement) de Clermont-Ferrand, on trouve des pommiers, des pêchers ou encore des cerisiers. Tous ces arbres fruitiers sont surveillés de près par les chercheurs. Ils les équipent pour étudier leur croissance, leur santé au fil des saisons et des aléas climatiques. Guillaume Charrier, chercheur en écophysiologie des plantes, souligne : « On met des capteurs pour mesurer très précisément le diamètre de la branche de l’arbre. Cela nous indique plein de choses sur sa physiologie, son comportement, la date à laquelle il reprend sa croissance, l’intensité de la sécheresse qu’il subit, les événements de gel. Tout ceci nous permet de comparer finalement différentes variétés ».
Des espèces comparées
Les données collectées proviennent de plusieurs centaines d’arbres en France et en Europe. Elles sont comparées et analysées. Une équipe de l’INRAE surveille en priorité les périodes de sécheresse qui, trop intenses, conduisent à la mort de l’arbre. Stéphane Herbette, enseignant-chercheur en biologie végétale, explique : « L’idée est de déployer cet outil sur l’arbre dans différents contextes, urbains, agricoles, forestiers, de façon à mieux prévoir l’impact de ces changements climatiques. Cela permet de comparer les espèces entre elles et de voir l’impact des modes de conduite, par exemple une éclaircie dans une forêt, sur le comportement de ces arbres et notamment la résistance aux sécheresses qui sont de plus en plus sévères et extrêmes ».
Le comportement du blé passé au crible
Sécheresse, chaleur, hausse du dioxyde de carbone, les cultures aussi souffrent. Une machine prend, toutes les semaines, des photos d’un champ de blé. Un moyen idéal pour suivre l’évolution des plants soumis à différentes conditions de culture. Jacques Le Gouis, directeur de recherche à l'INRAE, explique : « On regarde à la fois ce qu’il se passe dans le sol et ce qu’il se passe dans la plante. On va effectuer des prélèvements du sol pour regarder le fonctionnement du sol dans des conditions de stress. On va aussi regarder le comportement du blé, en particulier la composition du grain et sa qualité. L’idée est d’avoir des pistes de recherches pour améliorer le blé et créer des variétés qui sont adaptées à des conditions futures ». S’adapter au changement climatique et se préparer aux transitions sont nécessaires pour répondre aux enjeux de demain.