Attentat à Arras. En Auvergne, qu’en est-il de la sécurité dans les établissements scolaires ?

Après l’assassinat d’un professeur dans un établissement scolaire d’Arras, le niveau Vigipirate a été relevé à son maximum. La sécurité des écoles, collèges et lycées est mise en question. Voici quelle est la situation en Auvergne.

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Après l’attentat d’Arras, le niveau Vigipirate a été relevé à son maximum, ce qui implique notamment de renforcer la sécurité dans les établissements scolaires. En Auvergne, des barrières sont placées à nouveau devant certaines écoles et des crèches. La présence de policiers municipaux a été renforcée devant les sites sensibles.

Mais dans les communes rurales, difficile d’améliorer la sécurité, selon le président de l’Association des Maires Ruraux du Puy-de-Dôme Sébastien Gouttebel : “Depuis l’an dernier, la série d’attentats et le plan Vigipirate, les maires ont fait ce qu'il fallait pour qu'il y ait des interphones avec des caméras sur les portes d'accès aux écoles. Les enseignants, eux aussi, ont été formés à travailler avec les élèves sur les intrusions. Malheureusement c'est un sujet qui est connu maintenant depuis fort longtemps. Après, un fou, un hurluberlu qui veut rentrer, arrivera toujours à rentrer dans une école rurale, pour dire clairement les choses. On n'a pas de portique, pas de sas de sécurité et globalement, quelqu'un qui voudrait faire une mauvaise action, je ne vois pas comment on peut l'empêcher, nous, à titre individuel.”  

Ce n'est pas possible de tout sécuriser même avec toute la bonne volonté du monde.

Sébastien Gouttebel, président de l'Association des Maires Ruraux du Puy-de-Dôme

Pour lui, la plupart des écoles rurales n’ont pas vocation à devenir des forteresses : "Les enfants, quand ils jouent dans la cour, le mur qui fait la protection fait 1m20 de haut. Si quelqu'un veut venir avec une arme, rien ne l'empêchera jamais, dans toutes les écoles rurales de France actuellement. On n'est pas dans des prisons avec des cours intérieures fermées à 4 mètres de haut. On a une certaine impuissance à mettre des vraies mesures en place.”  

Pour Sébastien Gouttebel, malgré toute la bonne volonté des maires, les écoles ne pourront jamais éviter tous les risques : “Malheureusement, l'inquiétude est partagée quand on a des actes de barbaries, des attentats de ce type. Cela interpelle les maires qui sont les premiers garants de ce qu'est la République et de la représentation de la République dans tous les territoires. Forcément ça nous touche au cœur, ça nous perturbe. Mais derrière ça, jamais les moyens de gendarmerie qui sont à proximité ne pourront être présents et faire des rondes autour de nos écoles en permanence, c'est impossible. Ce n'est pas possible de tout sécuriser même avec toute la bonne volonté du monde.” Alors, il en appelle à la vigilance et la solidarité des habitants de sa commune de Murol : “On appelle à la vigilance, s’il y a des choses bizarres qui se passent sur la commune, les gens n'hésitent pas à m’appeler ou appeler un adjoint et à faire remonter. Il y a une vigilance collective qu'il faut avoir quand on est dans des périodes un peu troublées, comme en ce moment.” 

Renforcer la présence de policiers municipaux

A Moulins, le maire Pierre-André Périssol (LR) a fait le choix de la dissuasion. Les policiers municipaux patrouilleront devant tous les établissements scolaires de la ville, qu'il s'agisse d'écoles, de collèges ou de lycées : “On a une ou deux équipes de la police municipale qui vont tourner aléatoirement pour couvrir ces différents établissements scolaires aux heures de sortie et d'entrée. On pourra avoir jusqu'à 8 policiers municipaux répartis devant les différents établissements.” Leur mission sera de surveiller les abords de ces établissements afin de “rassurer les élèves, les parents et le personnel”, et de signaler à la police nationale “absolument tout ce qui pourrait paraître anormal.”

 

Pour lui, la sécurité est une priorité : “C'est une priorité parce que les gens sont inquiets, parce qu'il y a des risques et donc on a voulu cette présence de police municipale. À Moulins, on a vraiment renforcé nôtre police municipale, on a recruté 5 agents et ce sont des gens qui ont été, pour l'essentiel, anciens gendarmes, qui ont été confrontés à des situations d'insécurité, de violence... “ Après les vacances scolaires, le dispositif sera adapté à la situation nationale.  

On n’a aujourd’hui aucun collège qui montre des difficultés.

Lionel Chauvin, président du Conseil Départemental du Puy-de-Dôme

Dans les collèges du Puy-de-Dôme, le Conseil Départemental estime avoir pris des "mesures de bon sens”, selon le président Lionel Chauvin (LR) : "On a des agents techniques dans chaque collège, on leur a demandé de faire les vérifications usuelles : vérifier les clôtures, vérifier les serrures… On n’a aujourd’hui aucun collège qui montre des difficultés. C’est plutôt rassurant." De nouveaux équipements pourraient venir compléter les dispositifs de sécurité de certains collèges, dès la rentrée suivant les vacances de la Toussaint : “Les vacances arrivent et on va en profiter pour accélérer des investissements qu’on avait prévu dans le plan stratégique départemental : un système de badges pour les professeurs, pour qu’ils soient sécurisés quand ils rentrent et quand ils sortent..." 

Dans les 22 collèges du Cantal, des vérifications sont également menées autour du risque d’intrusion et de voiture-bélier. Autour des lycées et des lieux de culte d’Auvergne, la présence d’agents et de patrouilles a été renforcée. Un déploiement de militaires sentinelles est également envisagé sur certains sites auvergnats. 

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