A la maison de retraite « Les Jardins de la Charme », à Clermont-Ferrand, Hector est un peu chez lui. Quand ce petit fox-terrier croise les 80 résidents, sa présence ne passe jamais inaperçue. L’animal apporte aux personnes âgées beaucoup de réconfort.
Avec son poil un peu rêche et sa petite taille, il n'a pas vraiment la gueule de l'emploi. Hector est un fox-terrier de 5 ans, devenu chien de médiation animale. Un peu par hasard d'ailleurs… Sa maîtresse n'est autre que la responsable de l'EHPAD. Et elle a vu des changements chez les résidents, quand il l'accompagnait sur son lieu de travail.
«On a vu qu’il y avait des choses qui se passaient comme, par exemple, cette personne qui restait assez statique sur son fauteuil et qui en voyant le chien cherchait à le caresser, ou encore cette autre personne qui déambulait toute la journée et qui a pris le temps de le caresser », raconte Laurence Dezauté, responsable de l'EHPAD "Les Jardins de la Charme", à Clermont-Ferrand.
Pour le petit chien de famille, la pose du harnais matérialise le changement de rôle. Deux à trois fois par mois, sur des jours identifiés, et plus si besoin, Hector s'en va au contact des résidents.
Plus qu'un chien visiteur, Hector est un facilitateur sollicité lors de tâches parfois délicates, comme la toilette ou le coucher.
Apaisement, stimulation de la mémoire, remobilisation des personnes… Quand le petit chien trotte en laisse dans les couloirs de la maison de retraite, il aide aussi à travailler l'équilibre et la motricité.
Dans cet établissement vivent 80 personnes âgées dépendantes, dont certaines en unité protégée pour des troubles lourds comme la maladie d'Alzheimer. Au même titre que la musicothérapie, la médiation animale offre de nouvelles perspectives.
« Je pense qu’on a pas le choix. On peut difficilement s’affranchir de moyens qui nous permettent de diminuer la pression médicamenteuse sur des personnes très sensibles aux médicaments et qui manifestent très rapidement des effets secondaires. C’est une piste qu’il faut impérativement expérimenter », insiste le Dr Pierre Caillaud, médecin coordinateur.
Emotions, gestes, langage, la démarche s'appuie sur une évaluation après chaque séance, grâce à une fiche d'observation.
La médiation animale ne s'improvise pas
Trois agents ont été formés au printemps 2017. Des personnels volontaires, qui se retrouvent ce jour-là pour une analyse de pratique. La médiation animale canine n'est pas un métier reconnu en tant que tel. Mais pour Cécile Cardon, formatrice en médiation animale, il est nécessaire de définir un cadre d'exercice : « La médiation animale ne s’improvise pas puisqu’on va définir des objectifs. On va avoir une évaluation de notre animal. Hector a été évalué par une vétérinaire comportementaliste. Que peut-il faire ou ne pas faire ? Quelles sont les situations inconfortables pour lui ? », explique la membre de l'équipe pédagogique D.U. RAMA (Université Clermont Auvergne). Une démarche qui concilie bien-être de l’animal et bien-être du bénéficiaire.
Alors que la journée d’ Hector s’achève, le petit fox terrier l'ignore, mais par sa présence, il a, à nouveau, apporté du réconfort aux résidents.