Une vente aux enchères exceptionnelle est organisée samedi 19 juin à 14 h 30, à l'hôtel des ventes de Clermont-Ferrand, dans le Puy-de-Dôme. Un vase chinois en porcelaine d'une rareté exceptionnelle datant d'environ 600 ans sera mis en vente. Il est estimé à plus d'un million d'euros.
C'est une vente aux enchères exceptionnelle qui est organisée samedi 19 juin à 14 h 30 à l'hôtel des ventes de Clermont-Ferrand, dans le Puy-de-Dôme. Un précieux vase en porcelaine de Chine d'époque Ming Yongle qui a traversé les siècles, environ 600 ans. Le vase a été découvert dans une maison auvergnate, dans les environs de Clermont-Ferrand. "La famille déménageait la maison et avait donc besoin de se débarrasser de certains objets, explique Alain Courtadon, commissaire-priseur. C'est très très rare. Aux 18e et 19e siècles, il y a eu des échanges avec le continent asiatique. Les gens commençaient à voyager et beaucoup ont commencé à ramener des souvenirs". Les circonstances de son acheminement restent inconnues. "La seule trace qui reste de ce vase, c'est une photographie datant du début des années 30 où apparaît la grand-mère des vendeurs en train de tricoter, derrière elle, on voit le vase avec des fleurs dedans, posé sur un guéridon", raconte le commissaire priseur.
"C'est une pièce de qualité muséale, digne d'être exposée dans les plus grands musées"
La famille savait que le vase était ancien, mais ne connaissait pas sa valeur ni sa rareté. "C'est un vase qui peut sembler très commun, continue Alain Courtadon. On pourrait ne pas voir son intérêt. Sa qualité pourrait laisser penser à une copie malfaite".
Et pourtant, c'est une réalisation typique du règne de Ming Yongle (1403-1424), troisième empereur de la dynastie Ming. Le vase arbore un décor végétal d'un bleu caractéristique du règne de Ming Yongle."Ce vase-là, il a une importance dans l'histoire de l'art, et dans les techniques de la porcelaine. Il faut rappeler que les Chinois sont les premiers à utiliser le kaolin, matière utilisée pour la porcelaine. À l'époque, on était incapable de produire cette porcelaine". Il a la forme dite "meiping", avec sa panse haute et son corps évasé. Couvert d'un décor composé de dix fruits dans leur feuillage réparties en deux registres : la partie supérieure comportant des litchi, grenade, pêche, longane, loquat, la partie inférieure de pomme sauvage, melon, gingko, cerise et raisin. L'épaulement est orné de douze fleurs dans une frise de lingzhi, dont deux types de lotus, camélia, chrysanthèmes et hibiscus. Le pied est surmonté d'une frise de feuillage formant des spirales surmontée de dix pétales de lotus comportant les mêmes fleurs que l'épaulement.
"Le vase a un petit défaut, une fêlure dans l'émail de la taille d'un cheveu, ajoute Alain Courtadon. C'est sûrement arrivé au moment de la cuisson. Mais c'est ce qui fait aussi la beauté de la pièce. C'est une pièce de qualité muséale, digne d'être exposée dans les plus grands musées".
Un vase comparable a été vendu en 2011 pour 12 millions d'euros
Cinq acheteurs étrangers sont d'ores et déjà intéressés par la vente. "Compte tenu de l'importance de la vente, on demande davantage de garanties aux acheteurs. On regarde si la personne existe, sa solvabilité, son identité, et on lui demande un déposit, comme une caution, de 150 000 euros afin d'éviter que quiconque puisse saboter la vente. Généralement, ces objets sont achetés par des Chinois ou en tout cas des collectionneurs asiatiques. Pour eux, il y a une importance fondamentale à un retour sur le territoire asiatique des traces et des témoignages de leurs ascendants".
En 2011, un vase comparable a été vendu aux enchères à Hong Kong pour 12 millions d'euros. Le vase de Clermont-Ferrand est estimé à plus d'un million d'euros.