L’installation d’un nouveau réseau de chaleur et le renouveau des transports en commun à Clermont-Ferrand induisent de nombreux chantiers dans la ville. Le quotidien des habitants, des commerçants et des automobilistes est perturbé. La colère monte.
Les habitants de Clermont-Ferrand, les commerçants, les automobilistes, les vacanciers … tout le monde est unanime : ce n’est pas évident de se déplacer et de circuler dans la ville en ces mois de juillet et août 2023. Et pour cause, la capitale auvergnate se métamorphose. De nombreux chantiers sont en cours. Aux travaux nécessaires pour la mise en place d’un nouveau réseau de chaleur urbain s’ajoutent ceux liés au projet InspiRe, qui vise à restructurer les transports en commun.
Un peu partout dans la ville, les mêmes scènes sont visibles. Des voies de circulation ou des rues entières sont interdites à la circulation. Elles sont bloquées pour permettre aux engins de chantier et aux agents vêtus d’un gilet orange de travailler. Aux extrémités, des panneaux de déviation indiquent aux conducteurs l’itinéraire conseillé en remplacement.
Le projet InspiRe va totalement modifier la ville. Pendant trois ans, les carrefours et les voies de circulation vont subir d’importantes transformations. Cyril Cineux, adjoint aux transports, à la circulation et au stationnement à la ville de Clermont-Ferrand indique : « C’est toujours compliqué quand des phases de travaux sont menées. Lorsque vous faites des travaux chez vous, dans votre maison, dans votre chambre ou votre cuisine par exemple, le temps des travaux la pièce est inutilisable. C’est la même chose, mais à l’échelle d’une ville. C’est un passage obligé ». Puis il ajoute : « Ces travaux permettront à terme de lutter contre le réchauffement climatique en adaptant notre ville et nos transports».
« C’est un enfer pour circuler »
D’ordinaire, le boulevard Jean Jaurès compte trois voies de circulation. Actuellement, deux sont condamnées à la circulation en raison des travaux. Les commerçants et les livreurs peinent à travailler sereinement. En pleine tournée, un livreur ne parvient pas à se garer. Il réussit enfin. En courant pour poser un colis, il explique : « La livraison de base c’est déjà compliqué. Si en plus on n’a qu’une voie pour circuler, c’est l’enfer. Ça bouchonne pas mal et les gens râlent. Ils sont à cran on va dire ». Un peu plus loin, des clients parviennent difficilement à accéder à un magasin de fleurs. Le gérant souligne : « C’est un enfer pour circuler dans le quartier et la ville. Les clients disent qu’il y a de moins en moins de voies pour circuler et de moins en moins de places pour se garer. Ils nous annoncent qu’à l’avenir ils viendront moins en centre-ville ».
Partout dans la ville, les nouveaux sens de circulation surprennent les usagers. Faites attention, par exemple, le boulevard Lafayette qui longe le jardin Lecoq est désormais à double sens alors qu’avant les deux voies montaient. Ce type de changement déroute même les plus concernés. Cyril Cineux l’admet : « Moi aussi j’ai été surpris comme conducteur. A un moment, je ne savais plus comment il fallait passer ». Puis il ajoute : « C’est le temps de prendre de nouvelles habitudes ».
Ce passage au double sens engendre des files d’attente aux feux. Régulièrement, la grogne monte. Une conductrice s’agace : « Je n’habite pas à Clermont-Ferrand mais c’est pénible quand on vient ». Dans la voiture derrière elle, le conducteur vit ici et subit cette situation au fil des jours : « C’est vraiment embêtant. Du jour au lendemain tout change, on est perdu d’une rue à l’autre. C’est vraiment compliqué ». Un troisième chauffeur, un peu plus loin dans la file de véhicules, attend au feu. Il pense déjà au mois de septembre : « Pour l’instant ce sont les vacances ça peut aller. Mais à la rentrée, ça va être très compliqué surtout aux heures de pointe ».
D’après la municipalité, le calendrier des travaux suit son cours. Aucun retard n’a été pris. Si vous devez vous déplacer, le site de Clermont Métropole recense tous les travaux actuels et ceux à venir. Les itinéraires des automobilistes comme ceux des bus du réseau T2C sont impactés. Mais surtout, armez-vous de patience car ces travaux vont durer encore deux ans et demi, jusqu’à la fin de l'année 2025, date de mise en service du projet InspiRe.