Les gérants de cinq restaurants thaïlandais de l'agglomération clermontoise vont être jugés devant tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand en décembre prochain. Ils sont notamment poursuivis pour travail dissimulé, aide au séjour irrégulier et escroquerie aux organismes sociaux.
Salariés en situation irrégulière sous payés, non déclarés et hébergés dans des conditions insalubres. Voilà quelques-unes des constatations accablantes relevées le 12 avril dernier par les gendarmes et les services de l'Etat dans plusieurs restaurants thaïlandais de Clermont-Ferrand et de Chamalières.
Cinq des gérants de ces établissements ont été renvoyés devant le tribunal correctionnel pour y être jugés en décembre prochain.
Exploités et logés dans une cave
A l' occasion de ces contrôles , les autorités découvrent deux couples thaïlandais sans papiers, logés dans une cave exiguë, insalubre et à l'installation électrique précaire."Il y a les atteintes à la dignité humaine, qu'on ne peut pas minimiser dans cette affaire. Ça fait plusieurs mois que des gens qui sont vulnérables parce qu'en situation irrégulière sur le territoire français, mais en situation de fragilité, vivent dans des caves, travaillent, perçoivent une rémunération modique mais en plus ils payent un loyer " s'indigne Florence Leroux-Ghristi, la Vice-procureur de Clermont-Ferrand. C’est à l’origine une opération conjointe entre la gendarmerie, l’inspection du travail et les services fiscaux qui a débouché sur cette sordide trouvaille.De multiples infractions
Quatre des cinq restaurants sont gérés par deux couples qui cumulent les infractions. Salaires de misère, emploi de salariés sans titre de séjour, problèmes sanitaires et même escroquerie aux organismes sociaux sur un montant estimé à plusieurs dizaines de milliers d'euros. La justice attend désormais le retour d’un dernier complice présumé. Les 5 personnes déjà mises en cause ont été laissées en liberté sous contrôle judiciaire. "Nous avons été sincèrement surpris de ce qu’on a découvert. Au départ, on partait sur un soupçon de travail dissimulé. On a pu matérialiser cette infraction, ensuite on est tombé sur tout un pan d’infractions qui s’ensuivaient, notamment, l’emploi d’étrangers en situation irrégulière et le traitement indigne de la personne humaine" souligne Emmanuel de Backer, le Commandant de l'escadron départemental de sécurité routière 63.Les 5 co-gérants thailandais ont interdiction de quitter le territoire en attendant leur jugement. Ils encourent jusqu'à 10 ans de prison.