Entre 100 et 150 avocats ont manifesté mercredi 12 décembre 2018 à Clermont-Ferrand. Ils s’insurgent contre le projet de programmation 2018/2022 et la réforme de la Justice.
Les avocats d’Auvergne ont participé à une journée justice morte à Clermont-Ferrand mercredi 12 décembre 2018. Alors que le texte de loi sur la réforme de la justice a été adopté, ils espèrent encore que le retrait pur et simple du projet de loi est encore possible.
Maître Jean-Louis Borie, du Syndicat des Avocats de France affirme : «Tant que les barreaux et les citoyens se battront, tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir ! Cet espoir-là nous l’avons toujours. Maintenant dans ce pays on se demande ce qu’il faut faire. Nous manifestons dignement pacifiquement et on se demande s’il ne faut pas brûler des voitures. Il n’y a que ça qui fait avancer les choses. Ce n’est pas notre souhait. C’est une boutade. Enfin quand même ».
Une organisation illisible et éloignée du citoyen
La manifestation a démarré dès le matin avec un rassemblement devant le Palais de Justice clermontois.
Maître Jean Roux, avocat au barreau de Vichy-Cusset explique : « Concrètement c’est un projet qui ne peut pas tenir la route aujourd’hui et c’est la raison pour laquelle on maintient une contestation par rapport à ce projet inacceptable ». Les robes noires dénoncent une organisation judiciaire qui devient "illisible et éloignée du citoyen".
Le maillage des territoires en jeu
Selon Maître Maud Vian, bâtonnier de l'ordre des avocats de Clermont-Ferrand « Ce qui se joue aujourd’hui c’est un maillage de nos territoires, c’est un respect de l’ensemble de nos concitoyens, des droits des citoyens et une vie qui ne soit pas bouleversée mais entendue. J’ai envie de dire que c’est tout simplement cela mais je n’ai pas l’impression que le gouvernement l’entende de cette oreille ». Même son de cloche pour Maître Christian Bellut, avocat au barreau du Puy-en-Velay : « Le jour où le Tribunal de Grande Instance du Puy-en-Velay ne jugera que des divorces ou des affaires pénales et le jour où il faudra aller à Lyon, à Dijon ou à Clermont-Ferrand pour faire juger des procès de limites de propriétés ou des procès spécialisés, le justiciable n’y trouvera pas son compte ».
D’autres journées d’actions des avocats sont à prévoir.