L'association solidaire Inserfac a lancé en mars 2018 un chantier d'insertion dans le secteur de la restauration, défi relevé par neuf personnes de la cuisine jusqu'au service en salle. Trois mois après, le restaurant situé à Clermont-Ferrand sert une trentaine de couverts à l'heure du déjeuner.
Dans ce chantier d'insertion, le ballet se rejoue chaque midi, cinq jours par semaine. Encadrés par un cuisinier professionnel et un chef d'équipe, neuf personnes apprennent un nouveau métier au restaurant de la Maison du Gaucher, dans le centre-ville de Clermont-Ferrand.
"On voulait que les gens viennent parce que c'est bon, c'est beau, parce qu'ils s'y sentent bien. On ne voulait absolument pas qu'ils viennent faire oeuvre charitable et venir voir un dispositif d'insertion, souligne Joelle Chelle, directrice de l'Inserfac 63. Par contre, une fois qu'ils ont passé un moment agréable, c'est bien qu'ils se rendent compte que ce sont des personnes en insertion qui les ont servis et qui ont préparé les plats."
Un tremplin pour la vie sociale
En cuisine ou en salle, huit femmes et un homme - des personnes éloignées de l'emploi, en quête d'un nouveau départ - ont signé un contrat d'un an, payé au smic. Arrivée de Tchétchénie, Marie rêve aujourd'hui d'ouvrir un restaurant. "C'est un travail que j'aime bien, j'aime bien cuisiner. J'apprends à faire la cuisine française surtout, c'est quelque chose que je ne fais pas chez moi," explique-t-elle dans un français parfait.Ces personnes en insertion, qui viennent de tous les horizons, ont vécu les mêmes galères financières et professionnelles. "Pour nous qui recherchons en vain un emploi depuis longtemps, c'est vrai un tremplin pour la vie professionnelle et sociale," souligne Valérie.
Retrouver confiance en soi
En trois mois d'activité, Marie, Valérie et leurs coéquipières ont retrouvé confiance en elles. Bruno Mainieri, l'encadrant, l'a constaté. "L'évolution est incroyable. La tenue vestimentaire, elles se maquillent, elles revivent, sont contentes de revenir ici, elles en parlent à leurs familles, leur font visiter... Elles sont heureuses. Si elles le sont, moi aussi," confie-t-il.Au bout d'un an d'expérience, le retour à l'emploi est un objectif plausible puisque le secteur de la restauration a besoin de recruter.