La mortalité des abeilles est peut-être désormais de l'histoire ancienne, grâce à deux spécialistes du Puy-de-Dôme qui ont fait une découverte inédite : elle leur a permis de supprimer toute mortalité dans leur ruche. Ils sont venus expliquer leur innovation à des apiculteurs ce samedi 1er avril.
Tous les hivers, la mortalité des abeilles est un fléau. Parmi les causes de décès, il y a les virus. Mais grâce à deux chercheurs du Puy-de-Dôme, il est maintenant possible de les anticiper : "On a développé en premier l’analyse PCR pour les abeilles, sur le même principe qu’un test Covid. On sait identifier sur les abeilles les virus et quels virus elles portent. On sait dire à l’apiculteur à partir de quand il est dans une zone à risque", explique Yvon Darignac, fondateur de Solu'nature.
Des virus de plus en plus variés
Les abeilles peuvent être porteuses de 7 à 10 virus, ce qui aura une incidence sur leur comportement. En France, il existe une vingtaine de virus différents qui peuvent se propager dans les ruches : « Depuis une trentaine d'années, on est dans une mondialisation des échanges. On achète des abeilles en Argentine, en Amérique du Nord, en Chine… Cela crée une accumulation des virus. Les conditions environnementales se dégradant, cela a affaibli les abeilles qui ont de moins en moins la capacité de lutter contre un ennemi qui est devenu de plus en plus nombreux et diversifié », regrette Gilles Grosmond, vétérinaire et biologiste.
Une baisse drastique de la mortalité
Lorsque les virus sont déterminés, un protocole est alors proposé aux apiculteurs, à base d'huiles essentielles et d'oligoéléments qui doivent alors renforcer l'immunité des abeilles, comme l’explique Sébastien Husser, apiculteur professionnel : "C'est une approche intéressante et nouvelle. Jusqu’à maintenant, on analysait les pertes de manière globale. Là, on rentre dans le détail avec des voies qui nous permettront de diminuer ces pertes hivernales de plus en plus conséquentes ". Une méthode alternative qui a permis de baisser la mortalité des ruches observées de 30 à 0 %.