Avec l'épidémie de Coronavirus COVID 19, l'Université Clermont Auvergne s'adapte. Les examens du second semestre, prévus après les vacances de printemps, se feront à distance. Une enveloppe financière estimée entre 1 et 2 millions d'euros sera également débloquée pour soutenir les étudiants.
Avec l’épidémie de Coronavirus COVID 19, les 37 000 étudiants de l'Université Clermont Auvergne (UCA) voient leurs études bouleversées. L’Université a pris la décision de ne pas reporter les examens en septembre prochain et de faire des évaluations à distance. Elle a également décidé de débloquer une enveloppe de 1 à 2 millions d’euros pour soutenir les étudiants en difficulté.
Finaliser l’année
Les examens du second semestre devaient commencer après les vacances de printemps, dès le 4 mai. Un calendrier impossible à tenir. "Nous ne reporterons pas les examens sur l’année universitaire prochaine. Nous risquons de tout décaler en terme d’organisation" déclare Mathias Bernard, le président de l’Université. "Nous souhaitons finaliser l’année au maximum au 15 juillet afin de diplômer nos étudiants" ajoute-t-il. Ceci dans le but de permettre aux étudiants de démarrer dès le mois de septembre, une autre année universitaire, une nouvelle formation ou de partir à l’étranger pour ceux qui le souhaitent.Examens à distance
Les examens seront donc maintenus, mais adaptés au vu du contexte actuel. "Selon nous, il est illusoire de pouvoir accueillir les étudiants en nombre avant au mieux courant juin. C’est une hypothèse. Car nous n’avons pas encore d’information à ce sujet" explique le président. L’Université Clermont Auvergne a donc décidé de s’adapter et d’organiser à distance les sessions d’examen."A distance, nous ne noterons pas de la même manière. Nous évaluerons davantage des compétences liées à la réflexion, à la capacité à maîtriser une documentation, à rédiger ou encore à être autonome" souligne-t-il. Mathias Bernard précise également : "Nous organiserons aussi des examens en temps limité à distance, par exemple, des quiz ou QCM. Nous pouvons aussi organiser des épreuves orales via le téléphone ou via une visio-conférence".
Les enseignants travaillent actuellement à l'allègement et à l’organisation de ces examens. Si un examen ne peut être réalisé à distance, il sera annulé et non comptabilisé dans la moyenne. L’Université s’appuiera également sur les résultats des partiels du premier semestre.
Les étudiants étrangers seront, eux aussi, évalués à distance. Pour ceux qui sont retournés dans leur pays d’origine, les dossiers seront étudiés au cas par cas. Quant aux 250 étudiants toujours à l’étranger, ils seront accompagnés individuellement.
Seule exception à noter. Les examens de médecine prévus en mai ont été reportés, fin juin, pour se dérouler en présence des élèves. "Ces épreuves sont dans une logique de concours, il est compliqué de les organiser à distance" souligne Mathias Bernard. Elles pourraient être à nouveau reportées si le confinement, comme les mesures sanitaires, sont prolongées.
Accès au numérique
Les responsables de formation sont entrés en relation avec tous les étudiants pour faire le point sur leur accès au numérique. "Certains n’ont pas d’ordinateur, certains ont des problèmes de connexion car ils sont en zone blanche ou n'ont pas un accès suffisant" précise Mathias Bernard. "Nous devons garantir l’égalité des chances. Nous avons des solutions : par exemple nous acceptons qu’un étudiant écrive un devoir et le photographie, nous réfléchissions aussi avec les collectivités locales à la mise en place d'espaces connectés avec les distances de sécurité en vigueur".Soutien financier aux étudiants
L’Université a décidé de débloquer une aide financière pour venir en aide aux étudiants. Mathias Bernard explique : "Nous avons repéré trois cas principaux : les étudiants qui doivent faire face à un surcoût pour accéder au numérique, les étudiants restés à l’étranger qui ont des dépenses supplémentaires et les étudiants qui ont perdu une partie de leurs revenus (plus de travail à côté de leurs études, plus de stages rémunérés)"."L’enveloppe nécessaire est évaluée entre 1 et 2 millions d’euros. Pour trouver l’intégralité de cette somme nous allons nous rapprocher de la ville de Clermont-Ferrand, des collectivités, de la région et de l’Etat". Puis il conclut en disant : "L’Université a déjà débloqué une première enveloppe de 300 000 euros".