Thierry Malty fabrique artisanalement des tampons en caoutchouc dans une petite échoppe à Clermont-Ferrand. L’artisan utilise des procédés qui n’ont guère changé depuis le début du 20ème siècle. C’est l’un des derniers timbristes de France.
Une façade verte, en bois, à l’ancienne. Un écriteau indique « fabrique de tampon ». Dans le quartier Delille, à Clermont-Ferrand, un artisan fait perdurer un patrimoine local en voie de disparition. Thierry Malty est l’un des derniers timbristes de France.
La boutique existe depuis 1934, à l’intérieur rien n’a vraiment changé. Le temps semble s’être figé. Thierry Malty a repris les établissements Chalard en 2012. Il réalise des timbres en caoutchouc destinés à la réalisation de tampons artisanaux.
Un long processus totalement artisanal
Pourtant rien ne prédestinait vraiment Thierry Malty à devenir timbriste. Prothésiste de formation, il a été tour à tour imprimeur, commerçant et chef d’entreprise dans le nettoyage avant de tomber sous le charme de cette vieille boutique.
« Quand j’ai vu que ça existait encore, ça m’a ramené quelques années en arrière. Je me suis dis pourquoi pas et voilà je suis devenu timbriste ! », raconte-t-il.
Le travail de Thierry Malty est totalement artisanal. Créer un tampon est un long processus qui prend plusieurs heures. Il commence par la composition du texte en caractères d’imprimerie, il dispose d’environ 200 polices ou style d’écritures différents. Certaines de ces lettres de plomb datent du début du 20ème siècle.
« Contrairement à une page de livre ou un article d’un magazine où c’est très cadré, moi je peux laisser libre-court à toutes les fantaisies », s’enthousiasme Thierry Malty.
Concurrencé par internet
Etape suivante : la réalisation d’un moule dans une sorte de bakélite. La matière exacte comme le temps de chauffage sont des secrets de fabrication. Une fois le moule réalisé, il reste encore l'étape de la vulcanisation du caoutchouc.
Le principal concurrent des établissements Chalard, c'est évidemment internet, plus rapide, parfois moins cher. Mais avec son procédé quasiment hors du temps Thierry ne joue pas vraiment dans la même catégorie.