La direction de Luxfer a indiqué mardi 12 février qu'elle ne retenait pas le projet alternatif proposé par les 136 salariés pour sauver leur usine de Gerzat, dans le Puy-de-Dôme.
La direction de l'usine Luxfer, à Gerzat, a indiqué mardi 12 février qu'elle ne retenait pas le projet alternatif proposé par les salariés pour sauver leur usine. "La direction estime que le gain de productivité de 3,3 millions d'euros par an que nous proposons est inférieur à l'argent qu'ils gagneraient en fermant le site, soit 6,6 millions d'euros", explique Maître Borie, l'avocat des salariés de l'usine. Un raisonnement qu'il remet en question sur le long terme : "Pour nous ces chiffres ne sont pas économiquement rationnels et nous allons le démontrer avec l'expert comptable", poursuit-il.
De son côté, la direction indique dans un communiqué : "Les mesures de réduction de coûts évoqués, dont la plupart ont été envisagées et évaluées au cours des dernières années, n’apportent pas les améliorations nécessaires en termes de compétitivité". Le groupe avait annoncé sa volonté de fermer l’usine de Gerzat, dans le Puy-de-Dôme, en novembre 2018. Les salariés sont très remontés : "Suite à cette annonce, nous avons bloqué le portail de l'usine. Mes collègues sont dégoûtés, tout le monde est un peu sonné par cette nouvelle... Nous continuerons à nous mobiliser demain devant l'usine", affirme Jean-Pierre Gidel, salarié membre de la CGT.
"Une nouvelle lutte va commencer"
Malgré ces nouvelles, les salariés de Luxfer ne baissent pas les bras : "Une nouvelle lutte va commencer, la recherche de repreneurs pour garder nos savoir-faire et nos emplois dans nos territoires", a indiqué la CGT dans un post-Facebook. Les syndicats peuvent chercher un repreneur mais la direction ne veut pas que ce soit un fabriquant concurrent. "Un cabinet spécialisé a été mandaté pour trouver une autre activité industrielle durable pour le site. Cette procédure de réindustrialisation inclura désormais la possibilité d’une vente à des producteurs de bouteilles de gaz dont les cœurs de métier seraient différents de ceux de Luxfer Gas Cylinders", précise la direction.Cinq représentants des 136 salariés de Luxfer et le maire de Gerzat ont été reçus lundi 11 février à Bercy par Jean-Pierre Floris, le délégué interministériel aux restructurations d'entreprises. "Rien de concret n'est ressorti de cette réunion", Jean-Pierre Gidel a été déçu par cette rencontre. "Il a été très négatif. Il nous a dit que si la direction voulait fermer l'usine, elle la fermera", se désole-t-il. Selon le syndicaliste, l'usine fermera fin juin. Prochain rendez-vous le 18 février, une nouvelle réunion du comité de suivi aura lieu à la préfecture du Puy-de-Dôme.