C'est une psychose qui se distille progressivement dans les rues de Clermont-Ferrand, à l'approche du 23 février. Pour le 15ème samedi de mobilisation consécutif, de nombreux gilets jaunes et casseurs pourraient investir la ville ... Mais cette mobilisation est loin d'être certaine.
Sur Facebook, beaucoup de pages relaient des appels à manifester de gilets jaunes. Ils émanent parfois d’Auvergnats, mais également du reste de la région : et l’organisation de la mobilisation du 23 février n’est pas bien claire. Pour ce 15ème weekend de mobilisation, certains veulent un rassemblement régional, voire national, à Clermont-Ferrand, d'autres en Ardèche à Annonay, d'autres encore dans l'Ain à Bourg-en-Bresse.
Alors difficile de prédire ce qui va se passer dans la capitale auvergnate. Contactés, Priscilla Ludosky, Éric Drouet et Maxime Nicolle, personnalités influentes du mouvement, n’ont pas répondu à nos sollicitations pour tenter d’y voir plus clair.
Pendant ce temps, sur le terrain, les préparatifs vont bon train. Pour preuve la pose de plaques en métal pour sécuriser la Préfecture. Les transports en communs seront perturbés, le service de vélo en livre service C-Vélo ne fonctionnera pas, de nombreux commerçants ont prévu de fermer exceptionnellement ... La mobilisation ce week-end à Clermont-Ferrand devrait donc être particulière. "Il est prévu une manifestation, comme nous en avons connue les précédentes semaines, explique Franck Boulanjon, sous-préfet de Riom, par contre, certains renseignements mettent en avant une participation à cette manifestation d’éléments plus violents, qui ne viennent pas pour manifester mais pour casser et avoir des actions plus violentes."
Des chiffres circulent concernant la venue d’individus ayant la volonté d’en découdre avec les forces de l’ordre. De source policière, près de 200 militants d'extrême gauche sont attendus à Clermont-Ferrand ce samedi. De quoi changer le visage des manifestations qui se sont toujours déroulés sans incidents majeurs depuis trois mois.
Les gilets jaunes auvergnats, eux, s'apprêtent à défiler dans le calme, comme d'habitude, et s'agacent quand on leur parle de la venue de casseurs. "Il n’y a pas de raison de s’inquiéter, on est là pour défendre nos droits tout simplement, s’énerve Patrice Nigoul, gilet jaune, il faut se réveiller et arrêter de parler des casseurs, de faire de l’intoxication."
Aucun des groupes révolutionnaires d’extrême gauche contacté n’a répondu à nos sollicitations. Alors simple samedi jaune ou samedi noir ? Clermont-Ferrand retient son souffle.