Si à Clermont-Ferrand, mardi 10 décembre, le nombre des manifestants dans le cortège était en baisse pour la deuxième journée de défilé contre le projet de réforme des retraites (5 500 personnes selon la préfecture), leur détermination à poursuivre la mobilisation semblait intacte.
A Clermont-Ferrand, plusieurs milliers de manifestants étaient dans la rue, mardi 10 décembre, pour marquer, à nouveau, leur opposition au projet de réforme des retraites du gouvernement.
Katell, qui travaille dans la santé est catégorique : "C’est un mouvement qui va durer, j’espère qu’il va s’amplifier". Elle mise sur "une union entre les syndicats et les Gilets Jaunes" présents en tête de cortège mais "craint que le gouvernement ne joue le pourrissement". Elle était déjà en grève le 5 décembre et a dû déposer un jour de congés pour être présente dans le cortège le 10 : "Cela fait deux jours, c’est un effort mais on perd sur le moment pour ne pas perdre plus tard".
"Si on est là c’est pour que ça dure, c’est qu’on est inquiets" dit Yannick, retraité de l’AIA, "depuis 2012 ma pension ne fait que baisser. J’espère que la mobilisation va se renforcer car si on n’a pas un mouvement dur et long, ça ne fonctionne pas" et il n’oublie pas d’avertir le gouvernement : "Le mécontentement, il dure depuis 10-15 ans, c’est bien plus large que la question des retraites et les vieux on a aussi un bulletin de vote".
Marcel, venu de Gerzat et fièrement équipé de son gilet jaune porte aussi la revendication sur le plan politique : "On en a marre de ce président, il va falloir qu’il retire son projet, car le système à points c’est nul". Ce retraité pense à l’avenir de ses enfants et petits-enfants et regrette amèrement qu’en ce moment "la discussion soit impossible".
Pour Muriel et Aurélie, deux enseignantes, "Le mouvement s’amplifie dans l’Education Nationale, la preuve, chez nous, la maternelle est fermée ce mardi". Déjà présentes dans le cortège jeudi dernier, elles trouvent que "Le mouvement a démarré bien fort mais la suite sera compliquée. Pour l’instant, il n’y a pas de roulement, ça va être dur sur les paies, mais il faut en passer par là, on fera l’effort".
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— Cyrille Genet (@CyrilleGenet) December 10, 2019
Selon Jean-Pierre, équipé de sa chasuble UNSA-Ferroviaire: "Tout dépend de ce que dira le gouvernement mercredi, mais il a trop attendu". A 50 ans, il est en grève "depuis 5 jours et oui, ça va être dur à la fin de l’année, tout le monde ne peut pas se permettre de faire grève tous les jours, déjà des roulements sur les repos et les congés sont mis en place".
"Jeudi et pour les jours suivants on va réfléchir et décider collectivement"
Laurent, jeune électricien de 32 ans est "pessimiste car le gouvernement ne va pas faire marche arrière. Certains sont en grève continue, mais plus important, toutes les générations sont représentées. Et pour faire bouger les choses, il va falloir faire des actions les prochains jours pour que le gouvernement percute".
Enfin Stéphanie, Alzira, Tiphaine, Maria et Gloria sont à la frontière de deux secteurs professionnels, l’enseignement et l’agriculture : "On va faire ce qu’il faut, d’abord rester mobilisées et deuxièmement mobiliser. Jeudi et pour les jours suivants on va réfléchir et décider collectivement".
Les enseignants dans le cortège à Clermont-Ferrand pic.twitter.com/ulp8AMj5gH
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