Après la mobilisation du jeudi 5 décembre, qui a réuni entre 15 000 et 20 000 personnes à Clermont-Ferrand, une nouvelle manifestation contre la réforme des retraites est prévue ce mardi 10 décembre. Télétravail ou mobilités alternatives sont de mise face aux transports perturbés
Les organisations syndicales CGT, FO, FSU, Solidaires et UNEF appellent à nouveau à « renforcer et élargir la mobilisation ». Elles appellent les salarié(e)s du privé comme du public à se réunir en Assemblée Générale avec leurs syndicats pour discuter de la poursuite du mouvement. En attendant la grève perdure dans les transports.
La circulation ferroviaire est toujours fortement perturbée sur l’ensemble du réseau mardi 10 décembre 2019.
La SNCF recommande aux voyageurs qui le peuvent d’annuler ou de reporter leurs déplacements prévus ce jour.Le trafic régional sera très perturbé.
1 TER sur 8 en moyenne circulera.
Pour les intercités, 1 train sur 4 en moyenne circulera. En revanche deux allers-retours entre Clermont-Ferrand et Paris sont maintenus, mais attention ils ne desserviront pas la gare de Moulins.
Le plan de transport sera renforcé par la commande de 594 autocars. Les clients sont invités à se renseigner sur la circulation de leur train sur l’Assistant SNCF et le site TER.
S’agissant du réseau T2C le trafic sera lui aussi très perturbé même si le réseau fonctionnera entre 6h et 20h.
Prévisions de trafic pour le mardi 10 décembre :
Ligne A 15 minutes
Ligne B 25 à 30 minutes
Ligne C 30 à 45 minutes
Ligne 3 35 à 45 minutes (Entre Aubière Pl des Ramacles et Stade G Montpied. Ne dessert pas Romagnat Gergovia ni Iliane)
Ligne 4 25 à 35 minutes
Ligne 5 25 à 30 minutes (itinéraire ligne 5 du Dimanche. Fréquence moyenne 50’ à Durtol)
Ligne 9 35 à 45 minutes (itinéraire Ligne 9 du Dimanche. Ne dessert pas Crouel ni La Pardieu Gare)
Ligne 12 40 à 55 minutes
Ligne 20 20 à 50 minutes
Ligne 24 35 à 45 minutes (itinéraire de la ligne 24 du dimanche)
Ligne 28 Les départs de 7h et 8h29 Les Vignes et de 16h57 & 18h07 Ladoux Pte de Troyes se seront pas assurés.
Circulation normale : lignes 26, 31, 32, 33, 34, 35, 36 et 37
Aucune circulation : lignes 7, 8, 10, 13, 21, 22, 23, 25, 27
Ai-je le droit de ne pas me rendre au travail à cause de la grève des transports ? Quels sont mes droits ?
En cas de grève des transports, le droit du travail ne permet pas de "sécher" le bureau.
Toutefois, un salarié peut justifier son retard ou son absence par écrit et demander une attestation aux services de transport. Une simple photo des panneaux d'affichage mentionnant les retards ou les annulations peut suffire pour prouver sa bonne foi en cas de litige avec l’employeur.
Mais attention, l'employeur n'a pas l'obligation de rémunérer le salarié qui ne peut pas se rendre au travail à cause d'un mouvement de grève (à condition que la retenue sur salaire soit strictement proportionnelle à la durée de l'absence du salarié).
Afin de ne pas voir votre rémunération amputée, vous pouvez choisir de compenser votre retard ou votre absence, soit en rattrapant vos heures à un autre moment, soit en posant un jour de congé ou un jour de RTT si vous en bénéficiez.
Il faut également savoir qu’un employeur ne peut pas contraindre ses employés à poser un jour de congé à une date qui l'arrange. En revanche, il est en droit de mettre ses salariés en activité partielle, plus souvent appelé "chômage partiel (ou technique)".
Le télétravail n’est ni un droit ni une obligation :
D'un point de vue juridique, le télétravail n'est ni un droit ni une obligation pour les salariés ou les employeurs. D’autant que celui-ci n’est possible que pour les métiers et certains postes qui y sont éligibles. Cela suppose donc des métiers dont les employés effectuent essentiellement un travail sur ordinateur.
Et même pour les salariés qui pourraient exercer depuis leur domicile, l'accès au télétravail n'est pas totalement garanti. Sur ce point, l'employeur ne peut imposer le télétravail à ses salariés. En effet, le refus du salarié ne peut pas être considéré comme une faute ou un motif de rupture du contrat de travail. Selon le Code du Travail, l’unique cas où un employeur peut imposer du télétravail concerne des "circonstances exceptionnelles, notamment de menace d'épidémie".
D’autres alternatives sont possibles
Dès lors qu’il n’y a pas de transports pour se rendre sur son lieu de travail, d’autres alternatives sont possibles, tout aussi écoresponsable et à moindre coût, à commencer par le vélo en particulier pour les citadins. Le service de vélo en libre service (VLS) du réseau Clermont Auvergne Métropole en est le premier témoin. C-Vélo connait en effet une hausse d’activité depuis le mouvement de grève qui a débuté jeudi 5 décembre, et a doublé son activité. Selon Jean-Philippe Pinon, chargé de communication de C-Vélo, « de 2000 courses par jour avant le mouvement de grève, la plateforme est passée à 4000 courses par jour. Nous avons également dû augmenter le nombre de personnes dédiées à l’équilibrage pour ramener des vélos de stations pleines à des stations vides ».
Autre alternative, devenu un grand classique ces dernières années, c’est le co-voiturage. Il concerne davantage les salariés qui habitent loin des grandes villes. Bien souvent, chaque grève s’accompagne d’un pic de fréquentation des sites de co-voiturage. C’est bien le cas pour Mov’ici, qui malgré la concurrence du géant Blablacar (n°1 européen du covoiturage avec 17 millions d’utilisateurs) a vu près de 400 inscriptions supplémentaires depuis le mouvement de grève.
Plus de 12 000 trajets ont été proposés en moins de 5 jours : « cela prouve que Mov’ici, entièrement financé par la Région, est un bon moyen de substitution et un recours très intéressant dans ces moments là » explique Martine Guibert vice-présidente déléguée au transport Auvergne-Rhône alpes.
Enfin l’autre option est celle des compagnies de bus telles que FlixBus ou Blablabus. Mais si ces plateformes ont renforcé leurs offres depuis le début du mouvement, les demandes elles aussi sont en hausse. Pour faire face à l’afflux de demande, elles devraient maintenir le renforcement de leurs offres au cas où le mouvement de grève se prolongerait.
Dans tous les cas, il reste indispensable de se renseigner sur les conditions de circulation avant de se déplacer.