Installation d'une usine de déchets toxiques et dangereux à Queuille (Puy-de-Dôme) : l'opposition s'organise

A Queuille (Puy-de-Dôme) des habitants s'opposent au Groupe Chimirec contre un projet de stockage de déchets toxiques et dangereux. La société et la Communauté de communes de Manzat, qui soutient le projet, se veulent rassurantes.

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Pour l'instant, ce n'est qu'un vaste champ vierge de toute construction, livré à la nature. Mais d'ici quelques mois, dans la ZAC de la commune de Queuille, des déchets chimiques et dangereux pourraient être stockés par la société Chimirec
 

Les déchets toxiques de 3 départements


La société souhaite importer, trier et pré-traiter des déchets dangereux venus de 3 départements (Allier, Puy-de-Dôme et Haute-Loire), alors que le site est classé pour sa  biodiversité, situé en tête de bassin versant. Amiante, peinture, batterie : 15 000 tonnes de déchets dangereux par an devraient être regroupés, triés et conditionnés sur le site.

Chimirec prévoit d'installer à Queuille la même structure que celle de Mende en Lozère,  avec les mêmes mesures de sécurité. Aujourd'hui le groupe industriel gère 35 sites agréés en France, et 14 plates-formes de collecte, regroupement et pré-traitement de déchets dangereux.
 

"Cette zone n'est pas adaptée"


A Queuille, les panneaux d'opposition à ce projet se multiplient depuis quelques semaines, plantés par une association d'opposants, "Bien vivre en Combrailles", composé essentiellement d'habitants et d'artisans locaux. Ils affirment que l’accès à la ZAC de Queuille, située à 700 mètres d’altitude, "éloignée des axes autoroutiers, est loin d’être rectiligne, sans oublier l’enneigement hivernal qui accroît les risques d’accident. Chimirec prévoit le passage de 22 véhicules par jour, dont 12 poids-lourds, des camions chargés de matières toxiques et dangereuses." 

Jean-Yves Moreau, vice-président de l'association Bien vivre en Combrailles : "Cette zone n'est absolument pas adaptée à ce type d'entreprises. Il y a toujours un risque avec l'activité de ce type d'entreprises. Ca peut être une pollution  de l'eau. On est sur une tête de bassin, donc forcément l'eau s'écoule en direction des rivières. On est au milieu de la nature. Une pollution de l'air est possible avec les produits qui vont être stockés ici. Tout çà nous inquiète, surtout pour la santé des riverains et nos enfants. On tient à préserver notre mode de vie. On veut rester dans ce cadre-là : propre, sain, et le céder plus tard à nos descendants." Les opposants craignent des accidents industriels majeurs, et un risque de pollution élevé.
 

Un site classé


Le site est classé Natura 2000, et figure parmi les ZNIEFF (Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique).

A la mi-mai, l'enquête publique s'est achevée. Selon les opposants le bâtiment avec les déchets toxiques devrait être construit sur une butte en hauteur. La préfecture doit maintenant se prononcer.
 

La promesse de l'emploi


Jean-Marie Mouchard, Président de la Communauté de communes Combrailles Sioule et Morge : "Nous avons la compétence du développement économique. Nous sommes attachés à la question de l'emploi. Nous sommes sur un site industriel avec un fort développement notamment avec le titane, et l'entreprise Chimirec est certainement un corollaire à ce développement, qui va générer localement de l'emploi sur des communes qui sont en perte démographique. Nous sommes attachés à cet emploi qui permet l'attractivité des communes.

Une manifestation est prévue samedi 15 juin à Manzat.
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