C’est un sport qui a crevé l’écran aux Jeux Paralympiques : le cécifoot a rassemblé plus de 5 millions de spectateurs pour la finale entre la France et l’Argentine. En Auvergne-Rhône-Alpes, une seule structure permet la pratique de cette discipline : le Clermont Jokers, créé en 2017.
C'est pour Benjamin le grand jour : le tout premier entrainement de cécifoot. « Je connaissais le nom mais je ne m’y étais jamais intéressé. Au final, l’engouement et les paralympiques de Paris m’ont donné envie. C’est pour ça que je suis venu aujourd’hui, pour tester. J’ai fait 10 ans de rugby et deux ans de foot. Après, la vue s’est dégradée et j’ai arrêté le sport depuis 10 ans. Là, je reprends pour la première fois ! »
Dylan, le président de Clermont Jokers, l’unique club de cécifoot de la région Auvergne-Rhône-Alpes est chargé d’accompagner ses premiers pas : « J’ai toujours fait du foot. J’ai commencé à 5 ans. Dans la région, il n’y avait pas d’opportunité de continuer le foot avec mes problèmes de vue. La solution, on a du la créer par nous-mêmes, voilà comment ça s’est fait. »
Un sport exigeant
Le cécifoot, avec le son du ballon et les bruits émis par les partenaires comme seul point de repères. Pour encadrer ces déficients visuels, Guillaume a rejoint l’aventure en tant qu’entraîneur : « C’est un sport compliqué, un sport de contact. Il y a souvent des chocs entre les joueurs. C’est très intéressant je trouve. Ils sont courageux de faire ça tous les jours. »
Un sport qui a pris une autre dimension aux Jeux Paralympiques avec la médaille d’or de l’équipe de France, qui a fait vibrer 12 000 spectateurs au pied de la Tour Eiffel. Téo, l’attaquant du Clermont Jokers, était ce jour-là dans les tribunes : « Du fait de ne pas avoir la vue, on se concentre sur l’audition, sur l’ambiance extérieure. Je me disais que pour les joueurs sur le terrain, cela devait être un peu bruyant, peut-être un peu gênant, mais c’est tellement incroyable de jouer devant autant de monde en tant que joueur de cécifoot amateur. »
Le bonheur du sport
Séduit par le cécifoot, comme le gardien Gaétan qui a rejoint l’équipe après avoir joué pendant plusieurs années au foot à 11 : « C’est un bonheur. Je viens avec le sourire tous les jours. C’est extraordinaire. Je découvre ce côté exceptionnel ». A la fin de son premier entraînement, Benjamin a tiré son premier penalty, comme une victoire, à la hauteur de la devise du Clermont Jokers : « Garder le sourire malgré le handicap ».