Lettre à Macron : "On s'attendait à du retard, mais pas à ce point", des usagers du train Paris-Clermont écrivent au Président

Alors qu'un retard a été annoncé pour l'arrivée des rames "Oxygène", un collectif d'usagers interpelle une nouvelle fois le président de la République, Emmanuel Macron, sur les nombreux problèmes que rencontre la ligne SNCF reliant Paris à Clermont-Ferrand.

C'est leur second appel pour rencontrer le chef de l'Etat. Après une première sollicitation le 17 janvier 2023 restée lettre morte, le collectif des Usagers du train Clermont-Paris, qui s'est créé sur Facebook en 2015, a retenté sa chance avec un nouveau courrier ce mercredi 1er mai. En cause, les pannes, retards et annulations récurrentes qui touchent la ligne de train SNCF reliant Paris à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme).

Le courrier est co-signé par des élus, des entreprises et des citoyens régulièrement confrontés aux aléas de cette ligne souvent qualifiée de "vétuste". La pétition du collectif enregistre à ce stade près de 12 300 signatures sur le site change.org.

Parmi les derniers incidents majeurs en date sur la ligne reliant Paris à la capitale auvergnate, le retard de près de 8h enregistré le 19 janvier dernier, qui avait même nécessité l'intervention de la Croix rouge et des pompiers, alors que le train était à l'arrêt, sans chauffage, dans le Loiret. Le record reste toutefois détenu par le trajet du 19 juillet 2022, avec ses 20 heures de retard.

Un trajet de 2h30 possible

Le problème n'est malheureusement pas nouveau. "Depuis 2019, c'est de pire en pire", se désole Stéphanie Picard, membre du collectif. L'Auvergnate utilise la ligne de train de manière hebdomadaire pour son travail. "On n'y voit pas clair sur l'ambition du président pour notre ligne, et plus globalement pour nos territoires par extension. La problématique majeure, c'est la fiabilité, puisque changer le matériel roulant ne va rien changer au système électrique et à la présence récurrente de gibier sur les voies."

En 20 ans, le temps de parcours a été rallongé de 8 minuntes.

Stéphanie Picard, membre du collectif des Usagers du train Clermont-Paris

Selon le collectif, qui s'est aligné avec des élus et des associations locales, proposer un trajet de 2h30 porte-à-porte (contre un peu moins de 3h30 aujourd'hui en moyenne) est largement réalisable avec les moyens adéquats. Un 9ème aller-retour quotidien devrait également être mis en place dans le cadre de ce projet. Mais les nouvelles rames promises en 2014 pour moderniser la ligne ne sont pas prêtes de voir le jour avant encore plusieurs années.

Le report de trop

Le 26 avril dernier - deux mois après la visite du ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Christophe Béchu, et du PDG du groupe SNCF, Jean-Pierre Farandou, à Clermont-Ferrand pour évoquer la problématique - un retard supplémentaire d'un an et demi a été annoncé pour la livraison des nouvelles navettes "Oxygène", nom donné aux futures rames de remplacement du train Intercités Paris-Clermont. L'une de ces rames, actuellement en phase de test, s'était en effet révélée défaillante au niveau des freins et du moteur. L'exaspération des usagers est d'autant plus grande que cette nouvelle s'ajoute à un retard déjà précédemment annoncé de deux années, portant l'initialisation estimée du projet à 2027, avec des livraisons de rames qui s'étaleront sur un an et demi.

"On s'attendait à du retard, mais pas à ce point, admet l'usagère régulière. Ce nouveau report n'est pas acceptable, on est bienveillant et on comprend que le respect cahier des charges aussi exigeant et innovant prenne du temps, mais là on veut pouvoir exprimer nos problèmes." Jusqu'ici, la mobilisation du groupe a notamment contribué à ce que les tarifs des trains soient gelés jusqu'à la fin des travaux.

Notre enquête TV sur le réseau ferré en Auvergne-Rhône-Alpes est à retrouver en replay sur notre site.

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