Loto du patrimoine : le collège des jésuites de Billom va-t-il être enfin sauvé ?

A Billom (Puy-de-Dôme), le Collège des Jésuites est abandonné depuis une trentaine d'années mais il fait partie de la deuxième édition du loto du patrimoine : est-ce une chance pour sauver ce monument très dégradé ?

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Abandonné depuis une trentaine d'années, le Collège des Jésuites de Billom a une chance de renaître de ses cendres, avec la deuxième édition du loto du patrimoine. Petite visite guidée. 


La façade principale n'a jamais été modifiée. "Cétait très austère. Ce n'était pas un lieu de loisirs, mais d'études" précise Jacques Fournier, adjoint à l'urbanisme, au patrimoine et à l'environnement de Billom.

A l'intérieur, une grande galerie sur les ailes est caractéristique de la construction initiale, à la façon des anciens cloîtres et monastères.

La cour a cette particularité d'être parfaitement géométrique. Au centre, une ancienne pergola rouillée, est le seul témoin encore présent d'une immense roseraie qui faisait la renommée du lieu. Sur les barres de rouille, le lierre sauvage a remplacé les roses, mais "c'est sans doute le point de vue le plus intéressant de l'ensemble monumental du bâtiment" pour Jacques Fournier. A côté de l'ancienne roseraie des arbres s'élèvent, donnant un caractère champêtre et sauvage au coeur des lieux. 
 

Le collège des jésuites, 5 siècles d'histoire


Le bâtiment est le premier collège de Jésuites en France, installés à Billom dés 1555. Bannis 40 ans plus tard, les Jésuites reviennent dans le collège en 1604, avant d'être de nouveau chassés de France en 1762. Ils sont remplacés par les chanoines de Saint-Cerneuf, puis des religieux jusqu’à la fermeture du collège à la Révolution entre 1791 et 1795. Il est ensuite utilisé comme établissement religieux, puis comme école militaire, avec à la clé des transformations caractéristiques de cette période militaire. Il accueille enfin un collège d'Etat entre 1963 et 1994.

Depuis 25 ans, l'édifice est abandonné et se dégrade rapidement.

De lourds travaux


Une réflexion a été menée en 2018 sous l'égide du Grand Clermont avec l'appui d'un bureau d'études pour élaborer un projet relatif aux nouveaux usages de ce bâtiment. Compte-tenu de ses dimensions (7 000 m²), il est envisagé une mixité des usages, publics et privés. Mais le bâtiment est fortement dégradé. L'aile Sud a été ravagée par un incendie en octobre 1998, qui a presque entièrement détruit la charpente et la couverture.
 


Au delà des travaux d'urgence déjà engagés avec la conservation régionale des monuments historiques, il est nécessaire de procéder à des travaux de réfection de couverture, y compris le remplacement de certains éléments de charpente pour mettre fin à la dégradation du bâtiment. Une dernière tranche de travaux conservatoires de mise hors d’eau et hors d’air doit être engagée.

"Dans un premier temps, de façon provisoire et éphémère, ces locaux vont être réhabilités pour accueillir des artistes et des artisans, et seront animés par un collectif présent sur Billom pendant 3 ans. On espère que cela nous permettra d'avoir des porteurs de projets,  pour faire revivre ces lieux avec une partie logement, une partie co-working, et une partie multi-médias" confirme Jean-Michel Clarlat, le maire de Billom.

Avec cette opération nationale, 100 000 euros pourraient être trouvés, pour une partie des travaux de réhabilitation.
 

Le loto du patrimoine, acte 2


La Française des Jeux étoffe cette année son offre : deux jeux à gratter devraient être proposés et un tirage exceptionnel du Loto devrait avoir lieu le 14 Juillet. L'an dernier, outre les 22 millions d'euros de la FDJ, 21 millions d'euros ont été versés par l'Etat pour compenser les taxes prélevées sur les jeux. "Il y a également eu environ six millions d'euros de financements privés collectés dans ce contexte-là, ce qui fait près de 50 millions d'euros supplémentaires pour le patrimoine", avait souligné récemment Stéphane Pallez, présidente de la Française des Jeux.

Sur les 121 monuments nationaux retenus cette année, 13 sont situés en Auvergne-Rhône-Alpes, et 5 en Auvergne. 
  

Déjà "150 sites sous échaffaudages"


Selon le Ministres de la Culture Franck Riester, il y aura en 2019, 43% de sites "non protégés au titre des monuments historiques", contre 27% l'an dernier, et "plus de patrimoine industriel, de jardins, de moulins..." Un site au minimum a été sélectionné par département.

Depuis l'an dernier "150 sites sont sous échafaudage et en train d'être sauvés". Pour les 121 sites, le montant des travaux s'élève à 78 millions deuros. Le financement restant à la charge des porteurs des projets est évalué à 26 millions d'euros. Sur la plateforme officielle, 1 000 projets ont été mis en ligne. 

Cette année il devrait y avoir de nouveau un abondement de l'Etat pour compenser les taxes prélevées sur les jeux. L'an dernier, 21 millions d'euros avaient été versés par l'Etat à ce titre. Selon le président de la Fondation du patrimoine (FdP) Guillaume Poitrinal, "un dixième seulement des sommes nécessaires pour sauver le patrimoine" sont rassemblées, mais la FdP continue à "travailler avec les porteurs de projets non sélectionnés".

Cette année deux jeux à gratter seront proposés,  à 15 € et 3 €, avec un objectif de 25 à 30 millions d'euros récoltés. 

 
Les autres sites retenus en Auvergne
  • Maison Buc à Laroquebrou (Cantal)
  • Église Saint-Hilaire et Saint-Roch à Beaumont (Haute-Loire)
  • Tuilerie de Lenax (Allier)
  • Le Viaduc des Fades aux Ancizes-Comps (Puy-de-Dôme)
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