Les actionnaires ont validé la rémunération du patron de Michelin pour 2017 : 3,8 millions d’euros, lors de l’assemblée générale qui s’est tenue à Clermont-Ferrand vendredi 18 mai. Le groupe a réalisé l'année dernière un bénéfice net historique de 1,7 milliard d’euros.
« C’est une somme, sûrement, je ne m’en plains pas. J’ai d’ailleurs souhaité qu’elle soit modérée, parce que les résultats du groupe auraient permis peut-être une rémunération plus importante. Je ne l’ai pas accepté, j’ai souhaité qu’elle soit réduite ». Ces propos recueillis par France Bleu Pays d’Auvergne sont ceux de Jean-Dominique Senard, vendredi 18 mai. Les actionnaires réunis en assemblée générale à Clermont-Ferrand ont validé la rémunération du patron de Michelin : 3,8 millions d’euros pour 2017 (en hausse de 15% sur 2016, selon l’AFP).
« Mais il faut avoir en tête que je suis responsable sur mes biens propres de la dette de l’entreprise (ndlr, cela est lié au statut rare de société en commandite par actions, qui a été adopté depuis plus d’un siècle par Michelin). Et par ailleurs, il ne faut pas oublier que je paie mes impôts en France et que je paie beaucoup, beaucoup d’impôts. Par conséquent, je participe à l’intérêt général », explique le président du groupe qui s’apprête à passer le relais l’année prochaine « dans la sérénité et le calme » .
Un bénéfice record
Les actionnaires ont d’ailleurs entériné la nomination de l’actuel directeur général exécutif, Florent Menegaux, à la tête du géant français du pneumatique. Il prendra les rênes de l’entreprise au printemps 2019. Une décision approuvée à hauteur de 99,7%. « Un vote de maréchal », s’est réjoui Jean-Dominique Senard. Lors de cette assemblée générale, le président du groupe a également mis l'accent sur les performances exceptionnelles de Michelin. L’entreprise affiche des dividendes en forte hausse (3,55 euros par action) et un résultat net de 1,7 milliard d'euros, malgré une hausse des coûts des matières premières et des effets de change négatifs.
Les critiques de la CGT
Un bénéfice "historique", mais certains salariés considèrent que leurs efforts ne sont pas récompensés. Selon la CGT, les augmentations de salaires appliquées aux salariés ont été de 0.2 point inférieures à celles pratiquées l’année précédente. Le syndicat regrette également l’augmentation de la rémunération de Jean-Dominique Senard. « Les salariés ont tout accepté. Ils ont fait les efforts demandés pour la flexibilité, ils se sont sacrifiés pour les gains de productivité alors que dans le même temps, l’entreprise a supprimé des milliers d’emplois », a déclaré Jean-Michel Gilles, secrétaire général CGT.