Les principaux syndicats du fabricant français de pneumatiques Michelin ont provoqué la tenue mercredi 14 novembre d'un comité d'entreprise extraordinaire au siège de Clermont-Ferrand pour évoquer avec la direction les risques psychosociaux liés à la réorganisation menée dans le groupe.
Dans un contexte de réorganisation du groupe, les principaux syndicats de Michelin ont provoqué la tenue d’un CE extraordinaire, mercredi 14 novembre. A L’ordre du jour : les risques psychosociaux liés à cette réorganisation. "S'il n'y a pas tant de troubles de nature médicale ni de surcharge de travail, beaucoup se plaignent d'une véritable perte de sens. Les gens ne comprennent pas ce qu'on attend d'eux; les modes de fonctionnement ne sont pas définis et partagés avec les salariés", a déclaré à l'AFP Denis Paccard, du syndicat CFE-CGC, qui a demandé la tenue de ce CE avec la CFDT, SUD et la CGT.
"On attend des réponses et un plan d'action pour améliorer la perception du sens des actions de l'entreprise" dans le cadre de la réorganisation menée depuis juin 2017, a ajouté le syndicaliste.
Selon M. Paccard, "plusieurs milliers de salariés sont à risque. Les gens ne savent pas quoi faire et avec qui travailler". Il reconnaît toutefois que ces problèmes touchent surtout le personnel des sites tertiaire, le siège de Clermont-Ferrand et les bureaux de Boulogne-Billancourt, soit environ 8 000 personnes.
Nous suivons ces dossiers et risques de très près
La direction du géant du pneumatique, contactée par l'AFP, a confirmé la tenue du CE dans la matinée pour étudier les risques psycho-sociaux liés à la réorganisation. "Nous attendons que cette réunion permette l'établissement d'un diagnostic partagé pour pouvoir adopter des solutions nécessaires. Nous suivons ces dossiers et risques de très près".
Une réorganisation au niveau mondial
Michelin a annoncé en juin 2017 une réorganisation au niveau mondial, prévoyant la concentration sur ses sites français des emplois à forte valeur ajoutée. Le géant du pneumatique prévoit d'ici 2021 le départ de 5 000 salariés en France pour seulement 3 500 recrutements.
Le fief historique du groupe à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) doit en payer le plus lourd tribut, avec 970 départs à la retraite non remplacés, dont 290 seront relocalisés dans d'autres pays où le groupe est présent.
La direction a indiqué que cette réorganisation devait permettre à Michelin d'être plus compétitif sur le marché international et de sauvegarder ses emplois français.
Plus de 23 000 personnes travaillent chez Michelin en France, pour un total de plus de 110 000 employés à travers le monde.