Moins de donneurs et plus de demandeurs. Le CECOS (Centre d’étude et de conservation des œufs et du sperme humain) du CHU de Clermont-Ferrand est inquiet. Les dons de sperme et d’ovocytes sont insuffisants.
Au CECOS (Centre d’étude et de conservation des œufs et du sperme humain) du CHU de Clermont-Ferrand, dans des cuves remplies d’azote liquide à moins 196 degrés, on trouve des paillettes. Chacune contient des millions de spermatozoïdes. Mais cette quantité est trompeuse.
Les gamètes mâles manquent, depuis l’élargissement de l’accès à la PMA (Procréation médicalement assistée), en août 2021. Aurélie Labarre, technicienne de laboratoire au CHU de Clermont-Ferrand, explique : « Avant, on décongelait des paillettes 3 à 4 fois dans la semaine pour des couples hétérosexuels dont le mari était infertile. Là, c’est tous les jours. Finalement, pour un couple de femmes ou pour des femmes seules, on a autant de couples hétérosexuels. Du coup, on décongèle des paillettes tous les jours ».
La fin de l'anonymat des donneurs
Cette augmentation de la demande s’accompagne d’une baisse des dons. La loi de bioéthique d’août 2021 instaure aussi la fin de l’anonymat des donneurs de sperme ou d’ovocytes. Désormais, à 18 ans, une personne issue d’une PMA a le droit de connaître l’identité de la donneuse où du donneur. Florence Brugnon, chef de service de la PMA au CHU de Clermont-Ferrand, souligne : « Pour la PMA avec don de sperme, le délai est passé de 12 à 18 mois. Pour le don d’ovocytes, le délai a été rallongé de 24 à 36 mois. Il y a 2 à 3 ans d’attente pour ces couples ou ces femmes qui attendent ».
"Donner un peu de soi pour aider ces personnes"
En Auvergne, un petit garçon de 2 mois et demi est le fruit d’une PMA : la première en Auvergne pour un couple de femmes. La maman receveuse est aussi donneuse. Alexandra, bénéficiaire de la PMA, précise : « C’est un don qui m’a paru normal pour pouvoir essayer d’aider d’autres femmes à devenir maman. S’il n’y a que cette solution, pour qu’elles puissent avoir un enfant et connaître ce bonheur, je trouve que c’est normal de donner un peu de soi pour aider ces personnes ».
Pour être donneur, il faut avoir plus de 18 ans. Il faut avoir moins de 37 ans pour les femmes, moins de 45 ans pour les hommes.