Pourquoi Louise Attaque a choisi Clermont-Ferrand pour son dernier clip « La frousse »

Début novembre, Louise Attaque a sorti le clip de « La frousse ». On doit cette vidéo à deux réalisateurs de Clermont-Ferrand, à la tête de Biscuit Production. Le clip a été tourné dans la capitale auvergnate.

Près de 170 000 vues en seulement une semaine. Sorti début novembre, le clip de Louise Attaque  « La frousse » affole les compteurs. Dans la vidéo, on découvre une adolescente en proie à des peurs mais qui se révèle derrière sa batterie.

Le clip est signé par deux réalisateurs de Clermont-Ferrand, Alexis Magand et Yannick Demaison, tous les deux à la tête de Biscuit Production. Le lien avec Louise Attaque s’est fait par l’intermédiaire du nouveau batteur de Louise Attaque, Nicolas Musset. Ce dernier n’est autre que le batteur de Mustang, groupe de musique auvergnat. Alexis Magand, coréalisateur du clip, raconte la genèse du projet : « Après un projet qui n’avait pas abouti, j’avais appris qu’un nouvel album devait sortir. Je me suis permis de prendre contact avec Louise Attaque, par le biais de leur manager. Je lui ai dit qu’on connaissait très bien le groupe car nous étions la génération qui, à 16 ans, a écouté Louise Attaque en long, en large et en travers. Je lui ai dit qu’on aimerait bien pitcher si des clips se préparaient. Leur manager m’a répondu très rapidement et m’a mis en relation avec Universal. On connaissait très bien le chef de projet. Ils nous ont envoyé un morceau et nous ont proposé de pitcher. On a reçu le morceau et il nous a bien parlé. On a pitché une idée et on a fait un dossier, avec des intentions et des références. Ils ont accroché tout de suite ».

Quatre jours de tournage

Par la suite, tout s’est rapidement enchaîné. Le clip a été tourné à Clermont-Ferrand. Alexis Magand souligne : « Le tournage s’est fait vers le 25 octobre. Ca a été tourné vite et monté vite. On cherchait une ville industrielle. Ce n’était pas obligatoirement Clermont-Ferrand, même si on aime bien tourner chez nous. On avait besoin de beaucoup de décors. On s’est dit que le plus simple était de tourner dans notre ville, avec des facilités pour trouver des décors. On a eu quatre jours de tournage : deux jours en équipe légère, où on a beaucoup travaillé en lumière naturelle et deux jours avec plus de monde, plus de figurants et des lumières plus travaillées.  C’est là qu’on a tourné au stade Marcel-Michelin, la tour des Liondards de Saint-Jacques, le One o One ».

L'importance de la batterie

Le morceau dégage une énergie folle grâce la batterie. C’est cela qui a inspiré les deux coréalisateurs : « A la première écoute du morceau, on a tout de suite eu le même sentiment avec Yannick, on a été touchés par cette frénésie qui sortait, notamment marqué par ce rythme de batterie. C’était tellement omniprésent que l’instrument devenait forcément acteur. On s’est dit qu’on devait faire apparaître la batterie. Cela nous a rappelé un clip des Arctic Monkeys, « The view from the afternoon », qui a maintenant 15 ans. On a tout de suite assumé cette référence. On a créé une narration simple, avec un personnage qui joue de la batterie ». Alexis Magand explique comment il a trouvé l’héroïne du clip : « En écoutant les paroles, on a pensé à la peur d’avancer, la peur de faire des choses. Cela correspondait bien à un profil adolescent. On s’est dit qu’on devait trouver un adolescent qui joue de la batterie. A la base, on ne voulait pas forcément une fille. On a ouvert un casting. J’ai cherché des gens sur Instagram et j’ai trouvé cette jeune musicienne, Mathilde, qui est de Rouen. Je l’ai contactée et on lui a fait passer un casting. On a eu une dizaine de personnes qui ont répondu à l’appel  et dès qu’on a reçu la vidéo de Mathilde on a su que c’était elle. Elle semblait vraiment incarner le personnage : une adolescente introvertie qui devient papillon lorsqu’elle joue de la batterie. Elle crevait l’écran. On a proposé quatre personnes à Louis Attaque, en mettant en avant Mathilde. Ils ont dit banco. Une fois retenue, Mathilde a dit que le personnage qu’elle incarnait lui ressemblait. Elle s’épanouit derrière la batterie ».

Un clip validé dès la première version

Véritable prouesse, les membres de Louise Attaque ont tout de suite approuvé le projet : « On a présenté au groupe le casting, les décors. Ils étaient au courant de tout ce qui se passait. Ils nous ont laissé carte blanche pour le tournage. Le clip a été validé dès la première version. Il n’y a eu aucune modification. Le label Universal nous a dit que ça n’arrive quasiment jamais. Ils ont été tout de suite conquis ». Alexis Magand reste modeste face au succès du clip : « S’il y a autant de vues en une semaine c’est parce que le retour de Louise Attaque était attendu. Aux premières notes de musique, on reconnaît le groupe. Ils n’ont pas changé leur style. Le clip a des références anglaises et rock. Je pense qu’on a répondu aux attentes du retour du groupe. Je n’accorde pas beaucoup d’importance au nombre de vues. Cela me fait juste dire que les fans de Louise Attaque aiment le clip et le morceau ».

"C’est déjà une rencontre humaine"

Une fois de plus, après avoir travaillé pour Louane, Gimms, Vianney, Patrick Bruel, M. Pokora et bien d’autres, Biscuit Production parvient à se faire remarquer. Alexis Magand confie : «  C’est un projet qui m’a beaucoup excité. C’est comme quand j’avais bossé avec Jean-Louis Murat. Ce sont des personnes dont j’aime bien le boulot, qui ont accompagné une partie de ma vie. C’est une vraie chance de collaborer avec ces personnes ». Il conclut : « Ce sont des projets marquants. C’est déjà une rencontre humaine. On se dit qu’on va continuer dans ce sens-là ». La société de production clermontoise a déjà plein de projets en cours et compte bien proposer par la suite de nouvelles jolies surprises.