TEMOIGNAGE. Coronavirus COVID 19 : « La peur, on l’a, c’est évident » raconte une caissière de Clermont-Ferrand

Valérie est hôtesse de caisse dans un supermarché de l’agglomération de Clermont-Ferrand. Depuis le début de l’épidémie de coronavirus COVID 19, elle est en première ligne, au contact des clients. Elle continue à exercer son travail, même si : "La peur, on l'a, c'est évident".
 

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Il s’agit d’une des professions les plus essentielles depuis le début de l’épidémie de coronavirus COVID 19. Les caissières sont en première ligne, face aux clients. Elles travaillent malgré les risques, afin de permettre aux clients de faire leurs courses. Valérie* est hôtesse de caisse dans un supermarché de l’agglomération de Clermont-Ferrand. Agée de 60 ans, elle dénonce le comportement de certains. Elle raconte : « Les trois quarts des clients respectent les consignes. Mais pas le reste. Il est affiché « 1 caddie, 1 foyer, 1 personne » et certains rentrent à 2. Quand je leur dis, certains s’excusent, d’autres ne sont pas très gentils. Une fois, un client m’a dit qu’il avait appelé la gendarmerie et que ces mesures n’étaient pas obligatoires. Je trouve que dans le magasin on n’est pas assez sévère. Les vigiles devraient les obliger à rester dans leur voiture quand les clients viennent par deux ».

Un climat anxiogène

Depuis quelques jours, la direction de l’établissement a pris des directives afin d’éviter les risques de propagation du virus. Valérie explique : « Nous avons des plaques de plexiglas devant nous. Ceux qui attendent devant sont protégés et c’est très bien. Nous avons du gel désinfectant à disposition pour les mains, le matériel, les gants sont obligatoires. Il y a des masques pour ceux qui le souhaitent. La direction a mis en place un marquage au sol. Tout cela est très anxiogène. L’attitude des gens a changé. Les visages sont fermés. L’atmosphère est pesante, lourde. On retrouve nos habitués mais ils sont moins bavards ». 

Des messages de reconnaissance  

Cette ambiance pesante marque profondément les caissières. Valérie confie : « La peur, on l’a. C’est évident. Tous les gens défilent devant nous. J’ai la peur d’apprendre qu’il y a un cas dans l’entreprise. On se demande tous quel jour cela va finir par arriver ». Cette inquiétude, les 3 enfants de cette hôtesse de caisse la partagent. Ils ont peur pour leur mère. Malgré cette atmosphère particulière, Valérie est heureuse de recevoir certains messages de reconnaissance de la part de certains clients.

Des liens plus forts entre les salariés

Elle trouve aussi du réconfort en discutant avec ses collègues. Elle précise : « On est tous inquiets de ce qui se passe. On sait que l’on doit faire notre travail. Il y a une vraie solidarité entre nous. Tout cela a permis de resserrer nos liens. Nous sommes tous dans la même galère, dans le même bateau ». La caissière ne veut pas baisser les bras et veut continuer à exercer son métier malgré les risques. Elle conclut : « Je suis prête à tenir le temps qu’il faudra. J’espère tenir. Enfin, si je ne tombe pas malade… ».*le prénom a été changé
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