Témoignages. "Aujourd’hui, je n’ai pas de voiture, pas de boulot, je touche le RSA", confrontées à la précarité, elles racontent leur parcours

Publié le Mis à jour le Écrit par Catherine Lopes
partager cet article :

Chaque année, le Secours Catholique rend son rapport sur la précarité. En 2022, plus d’un million de personnes ont été accompagnées par cette association. Parmi les bénéficiaires, 57% sont des femmes. Dans le Puy-de-Dôme, Sylvie et Isabelle témoignent.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Sylvie habite à Clermont-Ferrand. Depuis sa jeunesse, elle porte le poids de la précarité sur ses épaules. Elle a même connu la rue. Les difficultés financières se sont accentuées après la naissance de ses enfants. Elle s’est retrouvée seule à élever ses deux garçons et a préféré privilégier leur éducation à sa carrière professionnelle. Sylvie Frontane, mère de deux enfants, raconte : « Je ne pouvais pas me projeter sur un travail. Ce n’était pas ma priorité. Je ne voulais pas laisser mes enfants en garde parce que je n’avais pas vraiment confiance. Mes enfants étaient petits, vulnérables. C’était ma priorité, tout en bricolant à côté, en faisant des choses, pour essayer de ramener un petit plus à la maison. J’ai fait des petits boulots à droite et à gauche. C’était précaire mais j’ai réussi à jongler entre les problèmes de boulot, les problèmes de logement. Aujourd’hui, je n’ai pas de voiture, pas de boulot, je touche le RSA ». 

La difficulté de franchir la porte du Secours catholique


Selon un récent rapport du Secours Catholique, sur plus d’un million de personnes aidées par l’association, 57% sont des femmes. Isabelle a fait partie de ces bénéficiaires. Elle a voulu vivre dignement, tout en consacrant 100% de son temps à ses parents malades. Elle confie : « J’ai enchaîné les boulots. Je n’ai jamais gagné des gros salaires mais je me débrouillais. Tout s’est dégradé quand mes parents sont tombés malades. J’avais du mal à m’occuper d’eux et à travailler. Au lieu de manger, je payais les factures que je devais régler. C’est l’assistante sociale qui m’a inscrite au Secours Catholique. On a du mal à franchir la porte, on a une fierté. On vit des périodes dures mais on se bouge pour garder le moral, pour se battre et trouver des solutions à tous nos problèmes. Je me suis très bien entendue avec l’équipe et je suis devenue bénévole ». 

durée de la vidéo : 00h01mn53s
Chaque année, le Secours Catholique rend un rapport sur la précarité. En 2022, plus d’un million de personnes ont été accompagnées par cette association. Parmi les bénéficiaires, 57% sont des femmes. Dans le Puy-de-Dôme, deux d’entre elles témoignent. Intervenantes : Sylvie Frontane, mère de deux enfants / Isabelle, ancienne bénéficiaire du Secours Catholique / Marie-Paule Clignac, bénévole au Secours Catholique à Lezoux ©E. Gerenton / B. Livertoux / A. Desprès
Un appel aux dons


Marie-Paule Clignac, bénévole au Secours Catholique à Lezoux, explique : « Il y a l’intérêt de faire des courses pas chères, mais pas seulement. Isabelle s’est investie avec nous et elle a complètement changé. Elle s’est ouverte, elle a créé des liens avec plusieurs bénévoles. Ce sont des liens durables et cela lui a donné un peu de courage ». 
Ces dernières décennies, le nombre de femmes bénéficiaires du Secours Catholique n’a cessé d’augmenter. Alors, pour aider ces nombreuses adhérentes, l’association lance son traditionnel appel aux dons ce week-end du 18 novembre. 

Propos recueillis par Eloïse Gerenton / France 3 Auvergne

Qu’avez-vous pensé de ce témoignage ?
Cela pourrait vous intéresser :
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité