Payer son repas du midi, avec des tickets-restaurants papier est une pratique de plus en plus difficile pour les consommateurs. Les restaurateurs sont de plus en plus nombreux à les refuser. On vous explique pourquoi.
A l'heure du déjeuner, il faut savoir patienter. Dans cette boulangerie de Chamalières, près de Clermont-Ferrand, les paiements des repas de midi s'enchainent. Mais attention : pas question de payer avec un ticket-restaurant au format papier. Le patron a fait le choix de ne plus les accepter. Laurent Vacher, boulanger, indique : « Cela génère beaucoup de travail, il faut les tamponner, les découper, les stocker. Après, il faut les amener à un organisme qui les collecte et on n’est payés que 3 semaines après ». Les clients doivent donc être équipés de tickets-restaurants dématérialisés.
Des difficultés de trésorerie
Mais la charge de travail que font peser les chèques déjeuners ne sont pas la seule raison pour laquelle les restaurateurs ont abandonné le papier. Dans un établissement touristique de Montpeyroux, le refus des titres restaurants, par carte ou chèque, ne date pas d'hier. Julien Berenger, restaurateur, raconte : « L’ancien propriétaire ne les prenait plus. Il nous avait expliqué qu’il était maintenant compliqué de gérer cela avec les quatre structures qui encaissent. On est un petit restaurant, avec une petite trésorerie, et les délais de paiement ne nous permettent pas d’avoir de l’argent qui dort comme cela à l’extérieur ».
Des conséquences pour les consommateurs
Cette tendance au tout numérique n'est pas sans conséquence pour les consommateurs, les salariés ayant rarement le choix du mode de paiement. Daniel Bideau, président UFC-Que Choisir Puy-de-Dôme, précise : « Quand le patron ne passe pas au numérique, le salarié a des difficultés et n’a qu’un moyen de paiement, le ticket papier. Si les restaurateurs ne les acceptent pas, il est pieds et poings liés : il est obligé de choisir un restaurateur qui va accepter le ticket restaurant papier ». Même si l'État a autorisé en 2014 l'arrivée des cartes, la fin des chèques n'est pas à l'ordre du jour.
Propos recueillis par Mathis Merlen / France 3 Auvergne