Le dispositif expérimental de filtration mis en place à l'entrée des urgences du CHU de Clermont-Ferrand l'été dernier a été positif. Un meilleur accueil des patients mais aussi de meilleures conditions de travail pour les médecins ont été enregistrés sur cette période.
C'est un bilan positif pour le CHU de Clermont-Ferrand. Tout l'été, un dispositif de filtrage à l'accueil des urgences adultes a été mis en place, de 18 heures à 6 heures. Le but : faire baisser la pression pour pallier le manque de médecins. Christine Rougier, directrice générale du CHU par intérim, explique : « L’idée n’est pas de fermer les urgences mais de réguler en accueillant les patients qui ont besoin d’une prise en charge en urgence. Des patients ont trouvé des solutions en dehors de l’hôpital, dans des centres d’activité non-programmée ou vers des médecins libéraux. Leur situation ne justifiait pas une prise en charge immédiate. »
Une rapidité améliorée
Un patient sur cinq, venu directement à l'accueil, a été réorienté vers le SAMU. L'activité des urgences a, quant à elle, baissé de près de 3% entre le 1er juin et le 31 juillet. Une diminution qui a engendré une amélioration de la prise en charge des personnes hospitalisées, selon le docteur Julien Raconnat, chef du service d'accueil des urgences adultes : « Depuis le 1er juin de cette année, et jusqu’au 31 août, les patients qui ont pu rentrer au sein du service des urgences ont vu un médecin pour la première fois 12% plus vite que si le filtrage n’avait pas été mis en place. »
Des syndicats mécontents
Mais pour certains syndicats, cette décision prive certains patients de l’accès aux soins et ne permet pas de sauver l’hôpital public. Pascale Guyot, syndicaliste FO Santé, indique : « Ces mesures se mettent en place tout en continuant à fermer des lits et en continuant la politique de destruction de l’hôpital public, en continuant à étrangler les établissements financièrement. C’est négatif. »
Moins de désir de démission
De leur côté, les urgentistes qui avaient dénoncé de mauvaises conditions de travail sont satisfaits de ce dispositif. Le professeur Jeannot Schmidt, chef du pôle des urgences, précise : « On a entendu l’année dernière beaucoup de médecins et de soignants qui n’étaient pas satisfaits, qui menaçaient de partir en disant qu’ils ne resteraient pas dans ces conditions. Depuis la réorganisation, ils ont retrouvé du sens à leur quotidien. Je ne dis pas que l’on ne l’entend plus, mais on l’entend beaucoup moins. » Cette expérimentation a permis de valider le système de filtrage, désormais en place pour une durée illimitée.
-Propos recueillis par Cindel Duquesnois pour France 3 Auvergne