Mercredi 23 décembre, le procureur de la République de Clermont-Ferrand, Eric Maillaud, a tenu une conférence de presse. Trois gendarmes avaient été tués et un quatrième blessé par un forcené à Saint-Just dans le Puy-de-Dôme.
C’était une conférence de presse attendue. Mercredi 23 décembre, le procureur de la République de Clermont-Ferrand, Eric Maillaud a évoqué le terrible fait divers qui s’est passé la nuit précédente à Saint-Just dans le Puy-de-Dôme : trois gendarmes avaient été tués et un quatrième blessé par un forcené. « C’est une scène de crime extrêmement complexe et on est loin d’avoir toutes les réponses » a commencé le procureur, très ému. Il a d’abord évoqué la mémoire des 3 gendarmes tués et du quatrième blessé. Ensuite, il a évoqué les faits. Eric Maillaud commence : « C’est madame S. qui déclenche les secours, à 20h52, par une amie, pour violences conjugales. Elle parle de coups portés au visage. A ma connaissance, il n’y avait pas d’antécédent connu de plainte, de main courante pour des faits de violence. On vérifiera ». Il enchaîne : « Les secours sont déclenchés, une patrouille de gendarmes arrive, observe et voit un homme armé. Ils appellent les renforts. Le PSIG intervient. Une vingtaine d’hommes sont alors intervenus. La priorité est de sauver la femme des flammes et d’un homme violent dont on ne sait rien. C’est une véritable scène de guerre, avec des centaines et des centaines de douilles. L’individu était surarmé. La victime a été mise à l’abri du feu. Quatre gendarmes ont été touchés, trois sont morts ».
La thèse du suicide
Eric Maillaud poursuit : « Frédérik L. part alors en 4X4 et perd le contrôle de son véhicule à environ 1,5 km de son domicile. Il verse sur le bas-côté. Il s’écrase contre un arbre. Son corps est retrouvé à proximité du véhicule. Il avait une arme Glock et un fusil d’assaut semi-automatique, avec un silencieux, une torche et un système de visée laser. Il était déterminé à faire un carnage, quelle que soit la personne. Au regard de l’autopsie, il se serait suicidé, puisqu’il présente une perforation du tympan droit à gauche. Il avait 4 couteaux à la ceinture ». Il continue : « Il avait suivi une formation militaire. Récemment, il avait suivi une formation d’élagueur. Il avait été précédemment marié. Il était divorcé depuis 2015, un litige l’opposait à son ex-femme au sujet de la pension alimentaire ». Eric Maillaud ajoute : « Catholique très pratiquant, il était survivaliste et avait suivi des stages d’entraînement. Il était persuadé de la fin du monde. Il présentait un profil inquiétant ».
Un peu plus tôt, quelques éléments permettent déjà d’évoquer la personnalité du forcené, âgé de 48 ans. "Avec sa compagne, ils seraient arrivés il y 4 ou 5 ans" selon Serge Roiron, adjoint à la mairie de Saint-Just. "Il aurait été en formation pour travailler dans le secteur forestier", toujours selon cet adjoint.
Adepte du tir sportif
Frédérik L. était, selon le maire d’Ambert Guy Gorbinet, « fortement armé. Il avait du matériel sophistiqué, avec des fusils d’assaut voire une aide à la vision nocturne. Apparemment, il faisait aussi du tir sportif donc il avait du matériel qu’il pouvait posséder légalement, en tant que membre d’un club sportif. Il avait aussi un gilet par balles, il avait l’habitude des armes ». Selon le site Legifrance, il a fait l'école des officiers de réserve en 1993 et 1994. Au Journal Officiel de décembre 1995, il a été promu "aspirant de l'arme du TRAIN".
Des différends relatifs à la garde d'enfants
D'après nos informations, il était connu de services de la police et de la justice pour des faits de droit commun, liés à des différends relatifs à la garde d'enfants. La femme qui s’était réfugiée sur le toit était sa seconde épouse. D'après LCI : "le forcené avait des antécédents psychiatriques. Il aurait notamment basculé dans un environnement et une pensée survivalistes, consistant à se préparer à une catastrophe éventuelle, et se serait senti régulièrement persécuté ces derniers mois".