Dans un peu plus de deux semaines, mi-septembre, c'est le début des vendanges. Dans les vignobles d'Auvergne, les vignerons qui collectent encore le raisin à la main manquent de saisonniers et sont toujours en recherche active.
D’habitude, à cette date, Valérie Nesson, co-gérante du domaine "Les Terres d'Ocre" (AOC Saint-Pourçain dans l’Allier) a son effectif au complet. Mais, à deux semaines des vendanges mi-septembre, 1 saisonnier sur 5 manque encore à l’appel. « On n’a pas changé nos critères de selection. Je ne sais pas pourquoi on peine à recruter. Peut-être que moins de gens veulent travailler de leur main, je ne sais pas. »
Trouver des moyens d'attirer les saisonniers
Avec son mari, ils possèdent 20 hectares de vignes. Ils ont besoin de 30 personnes pour collecter le raisin et ils font tout pour les attirer. « On participe aux frais de carburant, on leur apporte un repas le midi et une collation dans la matinée. On peut encore imaginer d’autres choses, mais jusqu’où on peut aller ? Je ne sais pas », se désespère Eric Nesson. Ce constat est encore plus alarmant chez les vignerons de l’AOC Côte-d’Auvergne. Pour cet automne, ils ont besoin de 300 saisonniers. Il leur en manque encore la moitié.
Un travail "précaire"
Une difficulté de recrutement que les exploitants ressentent depuis le Covid, selon David Pelissier, vice-président de l’AOP Côte-d’Auvergne : « Le travail saisonnier est un peu précaire. On vient travailler une dizaine voire une quinzaine de jours. Est-ce que ça vaut la peine de chambouler son emploi du temps quotidien pour venir travailler deux ou trois semaines ? Ce n’est pas si évident ». Il reste aux vignerons deux semaines pour trouver tous ces saisonniers, mais ils doivent aussi faire face à un autre problème. Depuis quelques années, de plus en plus de personnes abandonnent les vendanges au bout de deux ou trois jours.
-Propos recueillis par Julien Boscq pour France 3 Auvergne